Les sénateurs américains Chris Murphy et Jon Ossoff auraient rencontré, samedi 4 septembre 2021, les députés Hatem Mliki (hors groupe), Saida Ounissi (Ennahdha), Marouan Felfel (Tahya Tounes) et Samira Chaouachi (Qalb Tounes). C’est ce qu’a affirmé le premier député cité par l’agence TAP.
L’entretien qui a duré environ une heure et demi a été l’occasion d’évaluer l’étape après les décisions annoncées le 25 juillet par le président de la République, a indiqué Mliki, précisant avoir affirmé aux deux sénateurs que “des raisons objectives avaient conduit à ce qui s’est passé ce jour là”.
La Tunisie a, en effet, vecu pendant 10 ans une démocratie de façade et corrompue où tous les indicateurs pointaient vers une détérioration des conditions économiques et sociales, a-t-il expliqué.
Mliki a estimé que le défi réside aujourd’hui dans la mise en place d’une feuille de route claire pour rétablir les institutions de l’Etat et organiser des élections dans les plus brefs délais.
De leur côté, les deux sénateurs américains ont mis l’accent, selon Mliki, sur la solidité des relations d’amitié entre la Tunisie et les Etats-Unis, précisant que leur visite ne vise en aucun cas à favoriser une partie au détriment d’une autre.
Notons que les autres députés qui étaient présents à la rencontre n’ont pu être joints par l’agence TAP. De même, les partis auxquels ils sont affiliés n’ont publié aucune information sur cette rencontre sur leurs sites officiels.
A l’issue de sa rencontre avec le président de la République, Kais Saied, Chris Murphy a tweeté: ” les Etats-Unis ont pour seul but de protéger et développer une démocratie et une économie saines pour les Tunisiens “.
Le sénateur démocrate du Connecticut a estimé que tout projet de réforme appartient uniquement au peuple tunisien, affirmant que les Etats-Unis “continueront à soutenir la démocratie tunisienne qui répond aux besoins du peuple tunisien et protège les libertés civiles et les droits de l’homme”.
Dans un communiqué publié tard dans la nuit de samedi à dimanche, l’ambassade des Etats-Unis à Tunis indique qu’une délégation américaine conduite par les sénateurs Chris Murphy et Jon Ossoff (parti démocrate de Géorgie) a effectué une visite en Tunisie les 4 et 5 septembre 2021.
Les deux sénateurs ont rencontré le président de la République, Kais Saied, ainsi que des représentants des organisations de la société civile et des membres de l’Assemblée des représentants du peuple.
A l’occasion de ces rencontres, les sénateurs ont affirmé que les Etats-Unis partagent l’aspiration du peuple tunisien à un gouvernement démocratique qui soit réceptif aux besoins du pays dans un contexte de crise économique et sanitaire, indique l’ambassade américaine.
Les deux sénateurs appellent également à rétablir le processus démocratique et à adopter des réformes globales en partenariat avec les acteurs politiques tunisiens et les composantes de la société civile. La délégation américaine a réaffirmé la détermination des Etats-Unis à continuer de soutenir la démocratie tunisienne qui répond aux besoins du peuple tunisien et respecte les libertés civiles et les droits de l’Homme.
Rappelons que le mouvement Echaâb et le Parti destourien libre (PDL) avaient décliné l’invitation d’assister à la rencontre avec la délégation américaine, considérant que cette initiative constitue une ingérence dans les affaires internes du pays et une atteinte à la souveraineté nationale.
Le 25 juillet 2021, rappelons-le, le président de la République a annoncé des mesures exceptionnelles, en se référant à l’article 80 de la Constitution, à savoir le gel de toutes les activités du Parlement pour une durée de 30 jours et la levée de l’immunité de tous les députés.
Kais Saied a également annoncé qu’il démettait de ses fonctions le chef du gouvernement Hichem Mechichi et se chargeait du pouvoir exécutif avec l’aide du gouvernement qui sera présidé par un chef désigné par le président de la République.
Le 30 août 2021, Kais Saied avait reçu une délégation officielle américaine conduite par l’adjoint du conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, Jonathan Finer, qui était porteur d’un message écrit du président américain Joe Biden au président de la République.