La forte dépendance aux semences non cultivées en Tunisie, les défaillances des systèmes de collecte et de stockage, l’indisponibilité des instants de production et les effets des changements climatiques… sont les principaux obstacles au développement de la filière des céréales en Tunisie.
C’est ce qui est ressorti lors d’une conférence de presse organisée conjointement par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) et l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) sur le thème ” La filière des céréales, entre réalisation de la souveraineté alimentaire et menaces des changements climatiques “.
La rencontre a permis de dégager un certain nombre de recommandations visant à développer et à préserver le secteur des céréales qui représente 13% de la valeur ajoutée agricole, 42% des terres agricoles arables et 27% des terres agricoles exploitées.
Parmi ces recommandations, figurent le développement de la filière des légumineuses à travers la mobilisation des mécanismes nécessaires à la production et à la commercialisation, l’augmentation des superficies consacrées au blé tendre afin de préserver cette culture qui connaît, une année à une autre, une nette régression, l’adoption du mécanisme des prix dynamiques pour les céréales et le développement des cultures fourragères.
Les participants à cette conférence ont aussi proposé la mise en place d’un programme commun de long terme entre le gouvernement et l’UTAP pour renforcer la production des céréales, tout en mobilisant les ressources nécessaires pour ce programme.
La réduction des taux de perte et de gaspillage au niveau des différents maillons de la filière céréalière et le développement des systèmes de production des grandes cultures, en favorisant une approche agroécologique basée sur l’alternance des cultures, ont également été recommandés.
Le renforcement de l’utilisation des semences sélectionnées, la multiplication de nouvelles espèces, la lutte contre la sécheresse et les maladies, tout en encourageant les producteurs à investir dans ces activités et le développement de la capacité de stockage et de conditionnement des semences sont aussi autant de pistes à exploiter pour développer la culture des céréales, selon l’IACE.
Le think tank suggère, par ailleurs, la réhabilitation de la recherche scientifique dans le domaine de la production et de la multiplication des semences, notamment les semences locales, la mise à disposition des agriculteurs de la carte des semences, en leur présentant les nouvelles variétés, la mise en place d’un programme intégré d’accompagnement, de formation et de vulgarisation agricoles ainsi que l’élaboration d’une carte de distribution des semences entre les régions selon les spécificités des sols et des climats de chaque région.