La présidente du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT), Amira Amri, a affirmé, vendredi 10 septembre 2021, qu’il ” existe une volonté politique de corrompre le système judiciaire “, évoquant des ” tentatives de recycler le système judiciaire en maintenant le même discours “.

Lors d’une conférence de presse organisée par des structures judiciaires, Amri a insisté sur la nécessité de séparer entre le politique et le judiciaire pour se prémunir contre la corruption et garder la confiance des citoyens dans le système judiciaire, tel qu’il a été le cas en Tunisie au cours des dernières années.

La présidente du SMT critique certaines structures judiciaires qui ont rendu publics des noms d’accusés dans des affaires pendantes et les pressions exercées à l’intérieur du secteur, mettant l’accent sur la nécessité de demander des comptes aux personnes corrompues, dans le respect de la loi et des principes du procès équitable loin des campagnes de diffamation.

Evoquant un vrai dysfonctionnement du système judiciaire, elle insiste sur le besoin d’une loi capable de protéger les magistrats et les tenir loin des diverses tentations. Dans cet ordre d’idées, elle propose e rattacher l’Inspection générale – qui relève à présent du ministère de la Justice – au Conseil supérieur de la magistrature (CSM).

Pour sa part, Refka Mbarki, présidente de l’Union des magistrats administratifs, estime qu’il ” existe une crise de confiance entre le citoyen et les magistrats en raison de la lenteur dans le traitement des dossiers. Cette crise a été accentuée par les campagnes de diabolisation ayant ciblé les magistrats “, a-t-elle dit, indiquant que le Tribunal administratif subit certaines pressions, en rapport avec l’application des assignations à domicile et des interdictions décidées à l’encontre de plusieurs responsables et hommes d’affaires.

De son côté, la présidente de l’Union de la Cour des comptes, Rim Hsan, a souligné la nécessité de tenir la justice à l’écart des tiraillements politiques, insistant sur l’importance d’appliquer les recommandations issues de ses rapports de contrôle visant à protéger les fonds publics.

Mais pourquoi aujourd’hui alors qu’on vit ainsi depuis une dizaine d’années ? Vous auriez dû vous entendre depuis fort longtemps et décider des actions à mener, mais au lieu de cela, certains d’entre vous ce sont accommodés de la situation… au grand dam de la vraie justice dont les Tunisiens en avaient bien besoin après le 14 janvier 2011.