Les épisodes d’inondations et de submersions marines qui survenaient une fois par siècle, pourraient survenir au moins une fois par an, d’ici la fin du siècle en cours, pour de nombreuses zones côtières, même si le réchauffement climatique est limité à 1,5 °C, selon une étude publiée dans la revue Nature Climate Change, fin août 2021.
Mais les zones littorales les plus exposées se situent dans la ceinture tropicale, en Australie, autour de la Méditerranée et la péninsule arabique. Par contre, sur les hautes latitudes de l’hémisphère sud et surtout de l’hémisphère nord, certaines régions côtières ne voient presque aucune augmentation de ce risque, même avec des niveaux de réchauffement global très élevés (4 °C à 5 °C par exemple).
Dans ce contexte, une équipe de chercheurs a évalué la façon dont évolueront les évènements extrêmes en termes de niveau de la mer en zone côtière. Dans leur étude, les auteurs considèrent plus de 7 200 sites répartis sur les quatre coins du globe.
Les résultats montrent que, pour la moitié des sites étudiés, le risque de connaître de tels épisodes sera multiplié par plus de 100, d’ici la fin du siècle. Autrement dit, les niveaux de la mer qui survenaient seulement une fois par siècle – au moment de l’arrivée d’une grosse tempête par exemple – surviendront au moins une fois par an, en seconde partie du siècle. Et ce même si les objectifs de limiter le réchauffement climatique sous 2 °C sont tenus.
” Cette augmentation de la fréquence des niveaux extrêmes de la mer se produira même avec une augmentation de la température mondiale de 1,5 °C “, explique Ebru Kirezci, un des auteurs de ladite étude. “Et les changements sont susceptibles de se produire plus tôt que la fin du siècle, de nombreux endroits connaissant une multiplication par 100 des événements extrêmes, même d’ici 2070″.
” Les décideurs publics devraient prendre note de ces études et travailler à l’amélioration des mesures de protection et d’atténuation au niveau des côtes. Construire des digues, se retirer des rivages et déployer des systèmes d’alerte précoce sont quelques-unes des mesures qui peuvent être prises pour s’adapter à ce changement “, note l’auteur.
Avec le réchauffement du climat, le niveau moyen des mers s’élève. Lorsque la température de l’eau augmente, cette dernière se dilate et occupe un volume plus important. En outre, la fonte des glaces continentales transfère continûment de l’eau depuis les terres vers les océans.
Depuis 1900, le niveau moyen des mers a augmenté de 25 centimètres. Et cette hausse s’articule à un rythme de plus en plus rapide. Alors que l’élévation était d’environ 1 millimètre par an entre 1900 et 1990, elle est passée à plus de 3 millimètres par an, vers le milieu des années 1990. Un phénomène que l’on doit en grande partie à une accélération des pertes de masse du Groenland et de l’Antarctique.
Dans la plupart des cas, les impacts de cette élévation surviennent surtout lors d’épisodes sensibles (tempêtes, ouragans, marées, etc.). La mer submerge alors brutalement des régions qu’elle n’atteignait pas avant, ou inonde des zones déjà exposées mais avec des fréquences et des intensités de plus en plus importantes.