La rencontre du président de la République, Kaïs Saïed, avec des spécialistes du droit constitutionnel, n’est peut-être pas anodine. Le communiqué de la présidence de la République publié à l’issue de la réunion n’a sans doute pas révélé les vraies intentions du chef de l’Etat.

En effet, mardi 14 septembre 2021, Kaïs Saïed recevait au palais de Carthage trois des plus grandes spécialistes du droit constitutionnel en Tunisie, en l’occurrence Sadok Belaïd, Mohamed Salah Ben Aïssa et Amine Mahfoudh.

Pas pour siroter un thé ou évoquer les difficultés que rencontre l’université tunisienne, on aura deviné. Au contraire, le chef de l’Etat les a entretenus sur la situation politique, économique et sanitaire du pays. Et les questions constitutionnelles ont occupé l’essentiel de ce conclave.

Tout en concédant que la formation d’un gouvernement est nécessaire, le président de la République estime, à raison du reste, qu’il est plus important voire fondamental de “mettre en place une vision de la politique” qui doit être exécutée par ledit gouvernement en vue de servir l’intérêt des Tunisiens.

Il faut un gouvernement compétent, responsable mais surtout audacieux face aux lobbies. Car c’est ce qui a manqué à notre pays depuis le 14 janvier 2011. D’ailleurs les pays étrangers, qui semblent aujourd’hui exercer une certaine pression sur le président tunisien, le savent plus que quiconque.

Saïed saisit cette rencontre pour balayer d’un revers de la main les mensonges proférés par certains politiciens véreux concernant des atteintes aux libertés en Tunisie – on parle même de dictature -, lesquels mensonges sont malheureusement repris aussi bien par des médias mais aussi par des responsables politiques étrangers.

Des journalistes d’une chaine de télé du Golfe se sont permis de parler de “coup d’Etat” en Tunisie et de “passation pacifique du pouvoir à Kaboul”. Sans commentaire !

Loin de nous l’idée de soutenir à l’aveuglette Kaïs Saïed, mais nous devons voir les choses en face: comparez l’état psychologique général des Tunisiens en Tunisie avant et après le 25 juillet 2021. En fait tout le monde savait et dénonçait ce qui se passait, mais personne n’avait osé ou voulu agir pour mettre fin à cette mascarade à l’Assemblée des représentants du peuple où des comportements indignes d’un Parlement étaient quotidiennement enregistrés.

Alors de grâce, laissons-lui le temps de choisir les hommes qu’il faut pour exécuter les directives de KS. Seulement, ces hommes “intègres” et “audacieux” ne courent malheureusement pas toutes les rues tunisiennes !

TB