L’Association tunisienne de défense des libertés individuelles (ADLI) critique, lors d’une conférence de presse organisée au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), jeudi 16 septembre 2021, les mesures prises par le président de la République, Kais Saied, le 25 juillet dernier.
ADLI estime que la suspension des activités de l’Assemblée des représentants du peuple constitue “une première atteinte à la démocratie représentative”.
Ainsi, Wahid Ferchichi, professeur de droit public à l’Université de Carthage, souligne, dans la présentation du premier rapport de l’association (ADLI) intitulé “Droits et libertés aux temps de l’Etat d’exception: Chronique d’une crise annoncée”, qu'”il n’est plus envisageable ni acceptable de continuer les limogeages, les descentes, les interdictions de voyage, les assignations à résidence, les arrestations et les poursuites judiciaires sans transparence”.
Il rappelle au passage que l’article 15 de la Constitution exige de l’administration d’agir conformément aux règles de transparence, d’intégrité, d’efficience et de redevabilité.
Pour lui, appliquer l’article 80 de la Constitution pour prolonger indéfiniment les mesures d’exception fait perdre tout espoir d’un retour rapide à un fonctionnement normal des rouages de l’Etat et à la légitimité constitutionnelle ou légale.
“La situation actuelle est très grave non seulement en ce qui concerne les droits et les libertés, mais aussi au niveau de la bonne marche des rouages de l’Etat. La situation va s’aggraver tant que l’état d’exception est prolongé”, a-t-il mis en garde.
Pour sa part, Yosra Fraous, ancienne présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), “le président de la République n’a pas le droit de restreindre le droit des citoyens à s’exprimer librement”, qualifiant la plupart de ses discours et déclarations de “violents”.
L’application de la Constitution, s’est-elle indignée, “se fait au gré du chef de l’Etat et selon ses intérêts”.
Mais Mme Fraous, ne vous contredisez pas: vous êtes en train de vous exprimer librement, sans contrainte, sans restriction. Soyez logique dans ce que vous dites et faites.
Fondée le 7 mars 2011, l’Association tunisienne de défense des libertés individuelles a été créée par des défenseurs des droits de l’Homme, d’avocats et de personnalités qui s’intéressent à la chose publique avec pour objectif d’ancrer les libertés individuelles dans le pays.