L’Initiative baptisée “Non-retour”, principalement composée des organisations Al-Bawsala, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) et Avocats Sans Frontière (ASF), condamne le “maintien à ce jour de Sami Yahyaoui au poste de directeur général des services spéciaux”.
“Yahyaoui fait l’objet d’accusations en matière pénale portant sur des violations graves commises lors des événements du bassin minier en 2008. Il était alors chef de district de la police à Gafsa”, indiquent ces organisations, lesquelles précisent que l’affaire est soumise à la Chambre criminelle spécialisée dans la justice transitionnelle à Gafsa.
L’Initiative “Non-retour” fait part, dans une déclaration commune signée par d’autres représentants de la société civile, de son étonnement “du fait que la présidence de la République est revenue sur certaines nominations et non sur l’ensemble des nominations” (ndlr: dans le cadre d’un mouvement au niveau des directions générales du département de l’Intérieur).
Et de rappeler que Khaled Marzouki, poursuivi dans l’affaire des blessés et martyrs de la révolution à Thala, a été écarté (ndlr: de son poste de directeur dénéral des unités d’intervention) suite à des pressions exercées par la société civile, alors que Yahyaoui, qui avait occupé le poste de chef de district de la police entre 2006 et 2008, est maintenu à son poste bien qu’il fait l’objet des mêmes accusations.
Les signataires de la déclaration estiment que le maintien de Sami Yahyaoui à son poste à la tête des services spéciaux est “une continuation de la politique de l’impunité et de non reconnaissance des objectifs du processus de la révolution, défendu ouvertement par le président de la République. Lequel processus exige d’écarter les responsables sur le terrain de l’administration afin que les procédures judiciaires soient respectées à toutes les étapes et que la justice rende sa décision”.
“La justice doit d’abord acquitter les responsables faisant l’objet de présomptions de culpabilité une fois leur innocence prouvée avant qu’ils ne soient habilités à occuper des postes importants dans le pays”, insistent-ils.
Le 19 août dernier, Ridha Gharsallaoui, ministre chargé de la gestion du département de l’Intérieur, a opéré de nouvelles nominations au sein du ministère. Parmi elles, la nomination du commissaire général de police Sami Yahyaoui comme directeur général des services spéciaux.