Bûcheuse, intègre, maîtrisant ses dossiers à la perfection et méthodique. Ce sont les qualificatifs systématiquement égrenés dès que nous évoquons le nom de Najla Bouden Romdhane, qui vient d’être choisie par Kaïs Saïed pour former et diriger le prochain gouvernement.
Chiheb Bouden, ancien ministre de l’Enseignement supérieur, s’est dit heureux de voir cette compétence féminine – qui allie la formation universitaire à la connaissance de l’Administration publique familiarisée avec les dossiers touchant à la coopération internationale du moins dans le volet relatif à l’Enseignement supérieur – à la tête du Premier ministère. “Elle est humble, compétente, aimable et habituée aux grands dossiers”, dit-il.
Mehdi Kattou, un des journalistes les plus brillants de la place (même si de formation architecte), a commenté ainsi : « un parcours universitaire très respectable, des responsabilités qui ont dépassé le cadre pédagogique et universitaire avec la mise en œuvre de certains projets de coopération internationale. Inconnue au bataillon, le profil ne peut, à mon sens, provoquer en amont adhésion ou refus. Ses premières actions, sa célérité et son impact seront déterminants ».
Najla Bouden Romdhane n’est pas le produit d’une classe politique qui a beaucoup déçu le peuple et le pays, mais plutôt une outsider qui a toujours fait preuve d’une grande capacité de travail : « C’est une dame qui peut travailler de 13 à 16h par jour », ajoute Chiheb Bouden.
Docteure en géologie, Najla Bouden Romdhane est professeure de l’enseignement supérieur à l’Ecole nationale d’ingénieurs de Tunis (ENIT). Ce qui a surpris plus d’un.
Une remarque en passant pour les esprits chagrins : la Tunisie a été gouvernée par des ingénieurs qui n’avaient jamais mis leurs pieds dans une administration publique, alors que la Première ministre choisie par Kaïs Saïed a occupé le poste de cheffe de l’Unité de gestion par objectifs pour l’exécution du projet de la réforme de l’enseignement supérieur et a été nommée directrice générale en charge de la Qualité au ministère de l’Enseignement supérieur.
Le choix des membres du gouvernement sera décisif à court et moyen termes pour la Tunisie. Des dossiers économiques de la plus haute importance sont (déjà) sur la table de Najla Bouden, et en prime le bouclage de l’année budgétaire et la préparation de la loi des finances 2022.
Le nouveau Premier ministre devrait se préparer à des échéances importantes dont les assises de la Banque mondiale et du FMI, les 16 et 17 octobre prochain.
Dans la prochaine phase par laquelle passera la Tunisie, qui sera principalement économique, c’est là où nous pourrons juger sur le terrain de la capacité du nouveau Premier ministre à gérer un contexte socioéconomique des plus délicats.
Dans l’attente, bon vent Najla Bouden.
A.B.A