La secrétaire générale des affaires maritimes, Asma Sehiri Laabidi, a souligné l’impératif de mettre en place une nouvelle dynamique pour protéger notre espace maritime et en tirer le meilleur profit au service de l’économie nationale.
Il s’agit de lancer des actions efficaces, en coordination avec tous les partenaires publics et privés intervenant dans ce domaine, et en veillant à la valorisation des résultats de recherches académiques menées dans ce sens, a-t-elle ajouté, lors d’un colloque sur le thème ” Les impacts de la pollution et du changement climatique sur notre milieu marin “, organisé à l’occasion de la Journée mondiale de la mer, jeudi 30 septembre 2021.
Shiri appelle à mettre à jour les plans d’intervention relatifs à la lutte contre la pollution maritime et à redynamiser les exercices menés dans ce cadre, notant que la Tunisie n’a lancé aucun exercice dans ce sens depuis 2005.
la Tunisie, en tant qu’Etat côtier ayant une façade maritime de plus de 1 300 Km et un espace maritime qui dépasse les 100 000 Km2, fait face à de grands problèmes de pollution marine et tellurique ainsi qu’aux menaces de changements climatiques, particulièrement les risques d’élévation du niveau de la mer qui pourraient constituer dans l’avenir de graves menaces pour le littoral et un recul progressif du trait de certaines cotes fragiles, a-t-elle rappelé.
La secrétaire général a en outre mis l’accent, sur la nécessité de développer les réserves côtières et maritimes, afin de préserver la biodiversité maritime, notamment la tortue marine, d’une part, et de faire profiter les habitants de ces régions des conditions de vie socio-économiques favorables.
De son côté, Jamel Jrijer, directeur bureau de l’Afrique du Nord du Fonds mondial pour la nature (WWF), estime que la Tunisie fait face, aujourd’hui, à plusieurs défis. En premier lieu, il s’agit d’appuyer la pêche artisanale qui emploie 80% de la main-d’œuvre travaillant dans ce domaine. Cette activité apporte une contribution socio-économique importante, bien qu’il représente moins de pression sur la mer, a-t-il précisé.
Il s’agit en second lieu d’accorder plus d’attention aux réserves côtières et marines protégées. ” Nous avons, à ce jour, 4 projets uniquement en stade de création, alors que l’objectif méditerranéen consiste à arriver à préserver 30% des habitats maritimes d’ici 2030.
Actuellement, au niveau méditerranéen, la moyenne est aux alentours de 10%, avec 2% seulement de ces surfaces qui sont bien gérées “, a-t-il noté.
En troisième lieu, tous les intervenants dans le domaine maritime doivent collaborer pour faire face à une pollution chimique industrielles et une pollution plastique qui ne cesse de s’aggraver.
A cet égard, ” en Tunisie, le niveau de la pollution plastique est estimé à 5kg/km2. Mais cette moyenne est largement dépassée dans plusieurs gouvernorats, dont celui de Bizerte qui représente une pollution s’élevant à 11 kg/km2 “.
Finalement, la Tunisie doit œuvrer à conserver un nombre d’espèces phares, à savoir la torture marine, le requin, les oiseaux marins et les mammifères marins.
Pour sa part, Hechmi Missaoui, directeur général de l’Institut national des sciences technologiques et de la mer (INSTM), s’est félicité des efforts déployés par la société civile, afin de protéger l’espace maritime, à travers le lancement d’une panoplie d’actions, notant que l’Institut est ouvert à toutes les initiatives de collaboration dans ce domaine.