A l’instar de tous les pays du monde, la Tunisie célèbre, jeudi 30 septembre 2021, la Journée mondiale de la mer, alors que le pays manque encore de tous les attributs et les moyens lui permettant de lutter contre la pollution marine et de faire face aux dépassements et aux violations continus contre l’espace maritime.
La Tunisie est un pays particulièrement exposé à la pollution marine, de par sa situation géographique en Méditerranée, une mer sur laquelle circule une moyenne de 220 000 navires par an, a indiqué Samir Khidiri, inspecteur général à l’Agence nationale de protection de l’environnement (ANPE), chargé de la pollution industrielle marine.
En plus, le pays supervise la principale voie maritime en Mare Nostrum ; à savoir celle séparant la région du Cap Bon et l’île de Sicile (sud de l’Italie), et qui enregistre le passage de 90 mille bateaux, en plus des navires de guerre et des flottes de pêche maritime.
La Tunisie est aussi parmi les pays qui contribuent (même de manière minime par rapport aux autres pays) à la pollution de la Méditerranée, notamment, avec le rejet des déchets en plastique.
En effet, selon le Fonds mondial pour la nature, la Tunisie jette l’équivalent de 8,5 mille tonnes de déchets plastiques dans la mer méditerranéenne.
L’économie du pays perd annuellement 20 millions de dollars à cause de la pollution causée par les déchets plastiques qui impactent surtout les secteurs du tourisme, de la pêche et du transport maritime, en plus des dégâts causés subis par la nature.
En 2019, la Tunisie a créé un secrétariat d’Etat chargé des affaires de la mer, dont la mission n’a été fixée que deux ans plus tard par un décret gouvernemental publié, en juin 2021.
Jusqu’à maintenant, cette structure présidée actuellement par Asma Shiri, peine encore à jouer son rôle, à cause notamment du manque flagrant d’effectifs, alors que l’espace maritime, composé d’un littoral de 1300 km et des ports, dont 7 sont des ports maritimes et commerciaux, est confronté à plusieurs dépassements, outre la pollution.
Le nombre des contrôleurs maritimes ne dépasse pas les 40, dont 13 opèrent dans les gouvernorats côtiers.
Ces derniers (contrôleurs maritimes) interviennent dans les ports commerciaux, de plaisance, et de pêche, en plus des plateformes d’extraction d’hydrocarbures.
Le domaine maritime offre d’importantes opportunités d’emploi, dispose d’un énorme potentiel en termes de création de richesses et permet de résoudre plusieurs problèmes techniques, dont la rareté d’eau (projets de dessalement des eaux), a fait remarquer Samir Khediri, inspecteur général à l’ANPE, estimant que cet espace n’a pas suscité un grand intérêt de la part des autorités.
La Tunisie a élaboré, au cours de la période précédente, un plan national pour la mise en œuvre d’une stratégie régionale pour la protection contre la pollution marine (2016-2021), et ce conformément à ses engagements internationaux pris dans ce domaine.
” Toutefois, cette stratégie est restée lettre morte et n’a pas quitté les tiroirs “, selon Khediri.
Création d’un Fonds pour la lutte contre les catastrophes maritimes : pourquoi pas ?
En dépit de l’accroissement des dangers environnementaux maritimes et l’extension du domaine maritime tunisien, le pays ne dispose pas d’un fonds de lutte contre les catastrophes maritimes, lui permettant d’intervenir en temps réel et avec les ressources nécessaires.
A rappeler que la Tunisie a des engagements régionaux dans ce domaine, tels que son engagement avec l’Algérie et le Maroc dans le cadre de son plan sous -régional de lutte contre les incidents majeurs de pollution marine dans la région Sud-ouest de la Méditerranée.
La Tunisie, considérée parmi les pays ou le secteur de la pêche maritime bénéficie d’une position stratégique, possède une infrastructure importante dans ce secteur ; à savoir 31 ports de pêche, dont 10 sont consacrés à la pêche profonde (Mahdia, Tabarka, Bizerte, Sousse, Kélibia, Zarzis, Gabès, Chebba) et le reste des ports côtiers.
En Tunisie, le secteur de la pêche peut jouer un rôle important dans la lutte contre la pollution marine, qui devient une menace pour les eaux de la mer dans plusieurs régions du pays, et qui nuit à la richesse halieutique de régions comme le Golfe de Tunis, notamment au niveau de la station d’Oued Meliane et dans les régions de Bizerte, au niveau d’Oued Rimel et de Sfax, ainsi que dans le Golfe de Gabès, ou les industries chimiques ont détruit les systèmes environnementaux.
Parmi les plus grands pollueurs de la Méditerranée, nous trouvons des pays comme la Turquie, l’Espagne, l’Italie, l’Egypte et la France.
Pour cette année, l’Organisation Maritime Internationale (OMI) a choisi le thème “Gens de mer : au cœur des transports maritimes de demain.
” Nous avons décidé de faire de 2021 une année d’action pour les gens de mer, que la pandémie de COVID-19 place devant des difficultés sans précédent malgré leur rôle essentiel en tant que travailleurs clés, pour les chaînes d’approvisionnement mondiales “, souligne l’OMI.
L’objectif est d’accroître la visibilité des gens de mer en soulignant le rôle inestimable qu’ils jouent aujourd’hui et continueront de jouer à l’avenir, ajoute la même source.
Des pays ; tels que les Etats-Unis d’Amérique, la Grande-Bretagne et l’Australie sont connus pour leurs célébrations spéciales de la Journée mondiale de la mer.