L’endettement global des particuliers auprès du secteur bancaire a totalisé, en 2020, 25,452 milliards de dinars, alors que l’encours des crédits hors engagements par signature dispensés par les banques et les établissements financiers à l’économie, tels que recensés par la Centrale des risques et la Centrale des crédits aux particuliers, a atteint près de 98,6 milliards de dinars au terme de l’année 2020, selon le rapport de la Banque centrale de Tunisie (BCT), au titre de l’exercice 2020.
L’encours des crédits pour financer l’économie a enregistré une accélération, pour la première fois depuis 3 ans, en augmentant de 6,8% contre 3,7% une année auparavant, explique la BCT.
Par catégorie de bénéficiaires, l’accélération du rythme des crédits à l’économie a concerné aussi bien l’encours des crédits aux professionnels (2,2 points de pourcentage) que celui des crédits aux particuliers (5,4 points de pourcentage).
Hausse des crédits de consommation
En outre, l’accélération de l’endettement global des particuliers auprès du secteur bancaire s’explique aussi bien par l’évolution rapide des crédits à la consommation ayant surtout touché les crédits à l’aménagement de logements et les dépenses courantes que par celle des crédits à l’habitat.
La hausse du rythme d’évolution de l’encours des crédits aux professionnels trouve essentiellement son origine dans l’accélération des crédits à moyen et long termes et la décélération des crédits à court terme.
Déblocage des prêts syndiqués…
L’accélération de l’encours des crédits aux professionnels résulte de la hausse du rythme d’évolution de l’encours des crédits accordés aux entreprises et administrations publiques de 14,6 points de pourcentage. En revanche, l’encours des crédits accordés aux entreprises privées a accusé une décélération de son rythme d’évolution de 0,1 point de pourcentage.
1,4 milliard de dinars au profit de l’Office des céréales
La BCT fait savoir que l’accélération du rythme de progression de l’encours des crédits accordés aux entreprises et administrations publiques est expliqué par le déblocage de trois prêts syndiqués en devises de l’équivalent d’une valeur globale de 2,6 milliards de dinars au profit du ministère des Finances par 12 banques de la place ayant servi au financement du budget de l’Etat. A ce même titre, un autre prêt syndiqué d’une valeur de 260 millions d’euros et 150 millions de dollars en devises a été accordé au même ministère en février 2021 par 14 banques de la place.
” Cette accélération s’explique aussi par l’augmentation de 1,8 milliard de dinars de l’engagement des entreprises publiques dont 1,4 milliard de dinars au profit de l’Office des céréales (OC) “, selon le rapport de la BCT.
Hausse du financement de l’économie par les banques publiques
Par ailleurs, les banques publiques ont contribué au financement de l’économie à hauteur d’un encours de 29,4 milliards de dinars contre 26,6 milliards de dinars une année auparavant, enregistrant un taux d’accroissement de 10,3% en 2020 contre 9% en 2019. Ainsi, elles ont pu consolider leur part de marché qui est passée de 39% en 2019 à 40,2% en 2020.
10,5 milliards de dinars d’impayés
Pour les créances impayées ou en contentieux, elles ont enregistré une hausse, en 2020, pour se situer à 10,485 milliards de dinars. L’encours des créances professionnelles impayées ou en contentieux a connu, toutefois, une décélération de son rythme d’évolution de 4,4 points de pourcentage qui pourrait s’expliquer par les mesures exceptionnelles de report des échéances décidées en faveur des différents opérateurs économiques.
Cependant, compte tenu de l’accélération des crédits professionnels le taux des créances impayées ou en contentieux a très peu varié pour se situer à 14,3% en 2020 contre 14,4% en 2019.