Environ 80% des chefs d’entreprises tuniso-françaises affichent un optimisme mesuré s’agissant des perspectives de leurs activités en 2022 et les deux tiers soutiennent que l’amélioration de la situation politique constitue un facteur déterminent pour la restauration de la confiance et de l’impulsion de l’investissement.
C’est ce qui ressort des résultats d’un sondage réalisé par la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI), au cours de la première quinzaine du mois de septembre 2021, auprès de 134 entreprises adhérentes, dont 70 sont totalement exportatrices à participation française opérant essentiellement dans les secteurs industriels et des services.
L’objectif est de donner un éclairage significatif sur la gestion par les chefs d’entreprise de la crise sanitaire, ses effets induits sur leurs activités, ainsi que leurs projections pour 2022, explique la CTFCI dans un communiqué rendu public mardi 12 octobre.
Les chefs d’entreprise se disent optimistes pour l’exercice 2021. 78,4% des sondés s’attendent soit à une amélioration, soit à une stabilisation de leur situation en 2022, alors que 12,7% sont pessimistes et s’attendent à une détérioration de leur situation.
Pour les deux tiers des chefs d’entreprise, l’amélioration de la situation politique dans le pays constitue un facteur déterminant pour l’impulsion de l’investissement. Cependant, l’autre tiers soutient que le facteur politique à lui seul ne constitue pas un facteur suffisant pour la relance de l’investissement et le renforcement de la confiance des opérateurs.
La troisième vague de la Covid-19 et les mesures insuffisantes
Pour la grande majorité des entreprises adhérentes à la CTFCI, les effets de la troisième vague de la pandémie que le pays a connue, aux mois de juin et juillet 2021, ont été sévères, impactant significativement, au cours des huit premiers mois de 2021, aussi bien leurs activités (chiffre d’affaires) que leurs ressources humaines.
Même si les effets de la pandémie diffèrent d’une entreprise à une autre et d’un secteur à un autre, sa virulence n’a pas pu être amortie par les mesures gouvernementales jugées insuffisantes et inappropriées, selon les avis des chefs d’entreprise relevés par la CTFCI.
Pour 66,9% des entreprises, l’impact de la troisième vague de Covid-19 a été particulièrement négatif, tandis que 27% n’ont enregistré aucun impact et 6% seulement ont réussi à engranger un certain bénéfice.
Au sujet des mesures d’appui décidées par le gouvernement au profit des entreprises impactées par la Covid-19, la grande majorité des chefs d’entreprise se déclarent “insatisfaits”. 80% qualifient les mesures d’”insuffisantes” et d’”inappropriées”, contre 5% seulement estimant qu’elles sont suffisantes.
S’agissant de l’effet de la Covid-19 sur le taux de baisse de l’activité des entreprises (chiffre d’affaires), les résultats obtenus font apparaître de grandes disparités qui sont inhérentes aux secteurs.
En effet, 56,9% des entreprises (74) déclarent une baisse d’activité oscillant entre 0 et 30%, 15,4% accusent une baisse forte allant de 40 à +60% et presque le tiers (27,7%) estiment qu’elles n’ont pas enregistré de baisse au niveau de leur activité.
Pour ce qui concerne l’Impact de la pandémie sur l’emploi, les réponses font apparaître deux grandes tendances. La première révèle que 51,1% des entreprises (68) ne déclarent aucune réduction de leurs effectifs. La seconde montre que plus du tiers des entreprises, soit 36,1%, ont été contraintes à des réductions de 10 à 20% de leurs effectifs et 12,8% seulement ont fait des coupes allant de 30 à +60% de leur personnel.