Vingt-trois associations tunisiennes disent condamner “l’entêtement” d’un certain nombre de partis politiques et de personnalités – dont l’ancien président de la République, Moncef Marzouki, lors d’une manifestation dans la capitale française, Paris, le 9 octobre 2021 – à inciter des pays étrangers à intervenir dans les affaires de la Tunisie et à violer, ainsi, sa souveraineté, en raison de ce qu’ils appellent le “coup d’Etat” du président Kaïs Saïed contre la Constitution et son penchant pour “le pouvoir personnel”.
Dans une déclaration conjointe publiée mardi 12 octobre 2021, les signataires regrettent “les campagnes que le mouvement Ennahdha et ses alliés continuent à mener pour induire en erreur l’opinion publique internationale”, plus particulièrement le Congrès et l’administration américaine et les monter contre la Tunisie.
Tout en mettant en garde contre la gravité de cette incitation, les associations signataires la considèrent comme “un stigmate d’infamie sur le front de ces hommes politiques dont certains sont au pouvoir depuis 2011 et dont la participation a conduit à accorder la priorité à leurs intérêts partisans et personnels, à la dégradation des conditions politiques, économiques et sociales, à la propagation de la corruption et la division des Tunisiens, d’une manière sans précédent depuis l’indépendance”, lit-on dans le texte de la déclaration.
Ils critiquent l’obstination de ces politiciens à suivre l’exemple de nombreux hommes politiques dans différentes parties du monde, en particulier en Afrique et dans la région arabe, qui ont fait appel dans le passé à des Etats européens et aux Etats-Unis notamment pour soumettre leurs adversaires. “Leurs pays n’en ont récolté que la perte de leur souveraineté et l’occupation de leurs territoires, et plus de violence, de conflits sanglants, de sous-développement et de dégradation dans tous les domaines”.
Les associations signataires affirment faire “la distinction entre le droit de chacun à utiliser les mécanismes de plainte et de recours autorisés par les conventions internationales et régionales relatives aux droits de l’Homme et l’appel à une intervention directe dans les affaires internes du pays”.
Sur un autre plan, les associations signataires condamnent les attaques odieuses contre les journalistes, ceux de la télévision nationale en particulier, commises au vu et au su de députés nahdhaouis gelés et de leurs alliés et les graves menaces à leur sécurité proférées par des participants à la manifestation hostile au président Saied qui a eu lieu le 10 octobre sur l’Avenue Bourguiba dans la capitale.
A noter que l’ancien président de la République, Moncef Marzouki, est apparu récemment dans une séquence vidéo publiée sur les réseaux sociaux où il appelle la France à refuser ce qu’il qualifie de “coup d’Etat” en Tunisie et à ne pas soutenir le président Kaïs Saïed.
Il avait participé à un rassemblement de protestation dans la capitale française organisé samedi contre les mesures exceptionnelles.
Les associations signataires
Association Attalaki pour la liberté et l’égalité
Association Dissonance
Association du droit à la différence
Association Lem Echaml
Association pas de paix sans justice
Association Tunisienne d’Action Culturelle
Association tunisienne de défense des valeurs universitaires
Association Vigilance pour la démocratie et l’Etat civique
Centre de Tunis pour la liberté de la presse
Coalition tunisienne pour l’abolition de la peine de mort
Damj the Tunisian
Association for Justice and Equality
Forum Attajdid pour la pensée progressiste
Free Sight Association
L’association Citoyenneté, Développement, Cultures & Migrations Des Deux Rives
La Fondation Hassen Saadaoui pour la démocratie et l’égalité
L’association Tunisienne de Prévention positive
L’Association tunisienne de soutien aux minorités
Le Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie – Belgique
Ligue des écrivains tunisiens libres
Observatoire national pour la défense du caractère civil de l’Etat
Organisation 23_10 de Soutien au Processus de la Transition Démocratique
Organisation du martyr de la liberté Nabil Barakati : Souvenir & fidélité
Syndicat national des journalistes tunisiens.