Le bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) appelle le gouvernement à donner au secteur de l’agriculture et de la pêche la priorité absolue sur l’échelle de ses préoccupations économiques et sociales, vu l’importance de son rôle stratégique dans la réalisation de la souveraineté alimentaire, l’impulsion du développement régional et le renforcement de l’investissement, de l’emploi et de l’exportation.
Réuni les 14 et 15 octobre 2021, le bureau exécutif a renouvelé, dans un communiqué, son appel au gouvernement de Najla Bouden d’adopter une approche participative dans ses actions soulignant sa disposition à coopérer avec les autorités et surtout en ce qui concerne le sauvetage du secteur agricole et de la pêche qui pâtit d’une situation précaire.
La réunion du bureau exécutif a été consacrée à l’examen de la situation générale du secteur agricole, au déroulement des saisons agricoles et aux préparatifs de l’organisation de la 15ème édition du Salon International de l’Agriculture, du machinisme agricole et de la pêche (SIAMAP-2021).
L’organisation agricole a, à cette occasion, exhorté le gouvernement à prendre des mesures en urgence, pour franchir les problèmes dont souffrent les saisons agricoles et parachever les conventions de partenariat avec l’organisation agricole dans les filières céréalière, avicole et de la pêche mais aussi pour réactiver le programme pilote de la vulgarisation.
De l’autre côté, le bureau exécutif a exprimé son inquiétude quant au retard des préparatifs de la saison des grandes cultures et sa déception quant à l’augmentation injustifiée des prix des semences sélectionnées, chose qui alourdit les pertes des agriculteurs et affecte la rentabilité.
Il a appelé le ministère de l’agriculture à annuler cette décision et à accélérer la révision du prix de réception des céréales en l’augmentant au moins de 20%, lequel pourcentage égale aux coûts des intrants.
“Le département ministériel de l’agriculture est appelé à fournir tous les intrants et équipements nécessaires pour satisfaire les producteurs installés dans les différentes régions du pays, l’objectif étant de rompre avec le monopole, la spéculation et de réussir la saison”, lit-on dans le communiqué.
Elle a mis en garde contre le danger des dégâts subits dans les filières de la production animalière, à cause de la hausse vertigineuse des prix des pâturages, suggérant d’unifier les procédures de l’amnistie fiscale, et les généraliser à tous les importateurs des matières premières des pâturages, ce qui est de nature à garantir la concurrence loyale et la transparence.
L’organisation agricole a souligné la nécessité de contrôler la qualité de la production agricole, de respecter la structuration des prix et les marges des prix convenus.
Il a indiqué, à et égard, la nécessité pour l’Office de l’élevage et des pâturages de jouer pleinement son rôle dans le développement du secteur de l’alimentation animale et l’avancement du secteur de la production animale.
L’organisation agricole a souligné, dans le même communiqué, un appel à la création d’une structure de contrôle des prix fixant le coût réel de production et garantissant une marge rentable au producteur, en plus d’encourager davantage le stockage à la ferme pour résister au phénomène de détérioration et réduire les coûts et l’importation, étant donné que ce mécanisme représente l’un des cycles de production importants.
L’UTAP a également mis en garde contre le début de l’effondrement du système d’agriculture biologique à cause de la corruption, appelant à garantir les droits des producteurs. Quant aux huiles végétales subventionnées, elle a revendiqué de réduire leurs quantités et d’orienter la subvention vers la production nationale d’huile d’olive et d’encourager sa consommation locale.
L’organisation a également exprimé sa préoccupation face aux enjeux liés aux phénomènes de la rareté de l’eau et de la mauvaise gestion des terres agricoles et de l’expansion urbaine anarchique.
D’autre part, elle a exprimé sa préoccupation face à l’aggravation des problèmes du secteur de la pêche maritime en raison du coût élevé des approvisionnements, de la détérioration de la rentabilité des marins et du manque de sérieux des autorités concernées dans le traitement des dossiers du secteur.
L’Utap a notamment demandé l’ouverture d’une enquête sur le dossier de l’application du système de contrôle des embarcations de pêche par satellites, en raison de l’existence de soupçons de corruption autour de ce dossier à cause de l’absence de tout contrat entre l’autorité de tutelle et l’exploitant de ce système, et entre le marin et l’exploitant.