Le Centre international pour l’entreprise privée (CIPE) a annoncé, jeudi 31 octobre 2021 à Gammarth, le lancement du projet ” soutenir la bonne gouvernance dans l’administration du secteur de la santé “SAHA”.
Lors d’une table ronde organisée à l’occasion sur les enjeux et les défis de la gouvernance du secteur de la santé en Tunisie, le CIPE a souligné que ce projet financé par l’ambassade des Etats Unis en Tunisie et mené en partenariat avec le ministère de la santé et des représentants de la société civile tunisienne dont l’association BEDER, a pour objectif de renforcer la bonne gouvernance dans le secteur de la santé.
Il s’agit, selon Issam Sghaier, directeur du projet au CIPE, d’améliorer la transparence au niveau de la gestion des hôpitaux publics et de la chaîne d’approvisionnement en médicaments.
Le projet s’articule, explique Sghaier, autour de 3 composantes :
- créer un système amélioré de suivi et de traçabilité de la chaîne d’approvisionnement des médicaments en Tunisie à travers un système de suivi électronique de cette chaîne,
- effectuer des réformes du cadre juridique et réglementaire en vue d’améliorer la gouvernance du système de santé tunisien à travers notamment un dialogue participatif et inclusif,
- améliorer les structures et les supports de formation du personnel du ministère de la santé, à travers notamment la mise en place d’une plateforme de formation à distance pour le personnel de la santé.
Une première étude a été élaborée sur le cadre juridique et réglementaire du système de la santé avec une liste de recommandations sur les réformes nécessaires a-t-il dit, soulignant qu’un appel d’offres a aussi été lancé pour l’élaboration d’un manuel de gestion des équipements sanitaires.
Le responsable a fait savoir que les différentes composantes du projet vont contribuer à renforcer les pratiques et les garanties de la bonne gouvernance dans le secteur de la santé ce qui va permettre à ce secteur de mieux répondre aux besoins et attentes des citoyens et de renforce sa résilience face aux crises sanitaires.
De son côté, le président du CIPE, Ali Ayadi, indiquera que les partenaires du projet ont adopté une approche participative pour faire réussir ce projet. ” Nous voulons instaurer une bonne gouvernance et une transparence dans les secteur de la santé pour lui permettre de faire face aux crises sanitaires tout en préservant une bonne qualité des services rendus au citoyen “, a-t-il dit.
Selon Dr. Aslam Souli, président de l’association BEDER, il s’agit d’entamer le processus d’une vraie réforme du secteur de la santé afin de le rendre plus équitable et plus accessible aux citoyens.
L’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique en Tunisie, Donald Blome, a, pour sa part, déclaré qu’une enveloppe de 5 millions de dollars a été mobilisée pour réaliser ce projet qui illustre la profondeur de la coopération bilatérale entre les deux pays.
Blome a ajouté que sont pays a consacré près de 15 millions de dollars pour soutenir la Tunisie en matière de renforcement de la bonne gouvernance et de la transparence dans plusieurs secteurs.
Abderrazek Bouzouita, directeur général de la santé au ministère de la Santé, affirme que plusieurs projets de numérisation, dont celui mis en oeuvre à l’hôpital Charles Nicole, ont démontré la possibilité de rationaliser et d’organiser la gestion des stocks de médicaments à hauteur de 80%.
Il a ajouté que le ministère œuvre à mettre en place des réformes juridiques et réglementaires pour l’amélioration de la gestion des médicaments avec les différentes directions concernées et œuvre à améliorer la formation des agents et cadres de la santé à Tunis mais aussi dans les régions pour renforcer l’utilisation des nouvelles technologies dans le secteur de la santé.
La table ronde marque, selon les organisateurs, le démarrage d’un processus de consultations en vue d’élaborer les réformes à engager au niveau du cadre juridique relatif à la gouvernance du secteur de la santé en Tunisie.
Cette rencontre a pour objectif de jeter la lumière sur les défis auxquels est confronté le secteur de la santé en Tunisie et d’identifier les axes pertinents de réforme en matière de gouvernance dans le secteur de la santé ainsi que les difficultés d’ordre juridique, institutionnel et pratique au niveau de l’instauration d’un système de gouvernance opérationnel et efficace dans le secteur de la santé.