La loi sur la réconciliation administrative que d’aucuns qualifient de “loi d’amnistie des fonctionnaires” supposés impliqués dans des malversations durant la dictature renversée par la révolution de 2011 a, aujourd’hui, quatre ans.

Au regard de son bilan et en l’absence de statistiques officielles la concernant, cette loi n’aura consacré que l’impunité et n’aura servi que ses bénéficiaires, voire les fonctionnaires corrompus au temps de Ben Ali.

Pourtant, ses initiateurs estimaient, à l’époque, que cette loi devait booster l’administration, rassurer les hauts cadres et rapporter par ricochet à l’Etat d’importantes ressources financières.

Un de ses initiateurs, en l’occurrence Slim Azzabi, alors ministre directeur du cabinet de l’ancien président de la république, Béji Caïd Essebsi, était allé jusqu’à déclarer que cette loi devait générer 2 points de croissance.

Quatre ans après la promulgation de cette loi qui dit long sur la manipulation du Parlement, depuis 2011, connue pour promulguer des lois à la mesure des intérêts bien établis, les fonctionnaires corrompus ont été tout simplement blanchis tandis que la croissance, elle, est négative.

Interpellé sur ce dossier par un site électronique de la place, l’universitaire et économiste, Hassine Dimassi, a indiqué que cette loi, qui avait en apparence une portée financière, a en fait des « objectifs politiques par excellence ».

Elle visait à récompenser les fonctionnaires corrompus qui avaient servi au temps de Ben Ali mais qui avaient aidé par tous les moyens le parti Nidaa Tounès pour remporter, en 2014, la présidentielle et les législatives.

Dimassi ajoute que le projet de loi d’amnistie fiscale proposée par l’actuel président de la République Kaïs Saïed aux 460 dossiers et/ou hommes d’affaires ayant bénéficié de biens mal acquis pourrait connaître le même sort et n’apporter que des miettes aux caisses de l’Etat.

Pour lui l’enjeu réside dans l’élaboration de nouvelles structurelles profondes sur le développement du pays, particulièrement de l’arrière-pays, le tout sur la base de nouvelles données et valeurs.

ABS

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