Le président de l’Association des Magistrats tunisiens, Anas Hmaidi, a indiqué que les deux tiers des personnes incarcérées en Tunisie sont en détention préventive. “Ils sont dans l’attente de leur jugement”.
Cette mesure privative de liberté, a-t-il ajouté, ne répond pas aux standards internationaux et n’assure pas la protection des droits et des libertés. La liberté doit être la règle et la privation de liberté doit être l’exception, a-t-il soutenu dans une déclaration à l’agence TAP.
Anas Hmaidi qui s’exprimait en marge de la 2e Conférence nationale de l’Association des Magistrats tunisiens, organisée samedi et dimanche, à Hammamet a souligné l’importance de bâtir un nouveau système punitif basé sur une justice privilégiant des peines alternatives.
Il a appelé à développer massivement le bracelet électronique ou le travail d’intérêt général. “L’incarcération doit cesser d’être centrale”, a-t-il dit.
La question de la détention préventive pose de nombreuses problématiques, surtout en rapport avec les conditions d’accueil et de détention dans les établissements pénitentiaires en Tunisie où le taux d’occupation dépasse parfois les 150 pour cent.
Il a, dans ce sens, rappelé que l’Association des magistrats œuvre à actionner les peines alternatives et à rationaliser la détention préventive dans le but de lutter contre l’encombrement carcéral.
Il a, par ailleurs, relevé que la conférence permettra de faire connaitre les nouvelles réformes introduites au code de procédure pénale.
La 2e conférence nationale de l’Association des magistrats tunisiens se poursuit pendant deux jours à Hammamet. Elle est organisée par l’Association des Magistrats en partenariat, notamment, avec l’Union européenne et l’organisation Avocats Sans Frontières (ASF).