La flambée des prix de l’énergie en 2021 entraîne des risques d’inflation dans un contexte persistant d’offre limitée et aura un impact sur la sécurité alimentaire dans certains pays. C’est le constat établi par la Banque mondiale dans un récent rapport sur les “Perspectives des marchés des matières premières” (Commodity Markets Outlook).
En effet, les prix de l’énergie ont grimpé en flèche au troisième trimestre de 2021 et devraient rester élevés en 2022, selon ce rapport, qui estime que cela va accroître les pressions inflationnistes mondiales et pourrait alimenter un déplacement de la croissance économique des pays importateurs d’énergie vers les pays exportateurs. En moyenne, ces prix devraient s’établir, pour cette année, à un niveau supérieur de plus de 80% à celui enregistré en 2020.
Ils se maintiendront à des niveaux élevés en 2022, mais s’orienteront vers la baisse au second semestre, à la faveur d’une offre moins limitée. Les cours des produits non énergétiques (matières premières agricoles et métaux) devraient baisser en 2022, après de fortes hausses cette année.
Une hausse de 70%…
En 2021, les prix de certaines matières premières ont atteint voire dépassé les pics historiques de 2011. Les cours du gaz naturel et du charbon se sont notamment envolés à des niveaux records dans un contexte marqué par une offre limitée et par le rebond de la demande d’électricité. Ils devraient toutefois diminuer en 2022, sous l’effet du relâchement de la demande et de la progression de l’offre. D’autres flambées des prix pourraient cependant se produire à court terme en raison du niveau très faible des stocks et des problèmes persistants d’approvisionnement.
Les cours du pétrole brut (moyenne du Brent, du WTI et du Dubaï) devraient rester en moyenne à 70 dollars en 2021, soit une hausse de 70%, et 74 dollars le baril en 2022, sachant que la demande de pétrole devrait se renforcer pour renouer avec les niveaux d’avant la pandémie.
Le recours au pétrole brut comme alternative au gaz naturel est le principal facteur qui pourrait induire une hausse de la demande plus forte qu’anticipé, tandis que la hausse des prix de l’énergie pourrait au contraire commencer à peser sur la croissance mondiale, au détriment de la demande.
Ralentissement de la croissance mondiale
Après une remontée estimée à 48% en 2021, les cours des métaux devraient fléchir de 5% en 2022, sur fond de ralentissement de la croissance mondiale et de résolution des problèmes d’approvisionnement.
Les prix agricoles, pour lesquels les prévisions indiquent une hausse de 22% en 2021, devraient diminuer légèrement l’année prochaine lorsque les conditions de l’offre s’amélioreront et que les prix de l’énergie se stabiliseront.
En outre, la hausse des cours des denrées ainsi que la récente flambée des coûts de l’énergie font monter l’inflation des prix alimentaires et soulèvent des inquiétudes pour la sécurité alimentaire dans plusieurs économies en développement.