Suite à l’annonce d’une grève touchant plus de 170 usines à Sfax, pour jeudi 28 octobre 2021 sur fond de revendications salariales et négociation d’avantages financiers hors conventions collectives, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et l’artisanat (UTICA) dénonce et condamne, dans un communiqué publié mercredi 27 courant, indiquant que cette décision a été prise de manière unilatérale. Et pour le président de la Fédération régionale de Sfax, il s’agit d’une grève sauvage.
« Même si, en tant qu’UTICA, nous nous soucions peu de connaître les raisons cachées derrière la décision de décréter cette grève ainsi que les motivations de cette escalade, il est de notre devoir en tant qu’institution patronale de protéger et de soutenir les établissements économiques et de faire face à toute menace pour leur stabilité. Ceci alors qu’elles traversent une crise économique aiguë à Sfax, un gouvernorat qui souffre d’une crise environnementale insupportable. Aussi, il n’est pas admissible que l’on aggrave encore plus la situation en y ajoutant l’instabilité sociale, en cassant la dynamique de production et en menaçant la survie des entreprises et les postes d’emplois », déplore Samir Majoul, président de l’UTICA.
Est-il normal, s’insurge l’UTICA, que l’on sème les graines des grèves et que l’on bloque le travail faisant pression sur des entreprises que l’on prend une à une pour les racketter menaçant la paix sociale alors qu’elles souffrent encore de l’impact de la pandémie Covid+ ? « Ceux qui ont appelé à cette grève générale ne sont-ils donc pas conscients du nombre indescriptible de difficultés que traversent les entreprises, de la multitude de dossiers en cours de traitement et de demandes de chômage technique pour nombre d’entre elles parce qu’endurant des difficultés économiques auxquelles elles ne peuvent résister ? ».
Les temps ne sont pas aux revendications salariales et aux demandes d’augmentations qui se répercutent par un coût de la vie plus élevé et une inflation galopante, estime l’UTICA. Laquelle appelle au dialogue entre partenaires sociaux pour dépasser toute crise et à prendre en considération les donnes du terrain pour évaluer l’efficience de toute action loin des surenchères et en assumant les responsabilités de ses actes. Les augmentations salariales ne sont pas des opérations mécaniques, elles doivent traduire une croissance économique. Il faut créer les richesses pour les partager ensuite, relève le patronat.
« Autant l’UTICA respecte le droit syndical et le droit à la grève, autant elle tient au droit au travail autant et il appelle aujourd’hui à la constitutionnalisation du droit au travail et au rajustement de ce que les législateurs ont omis de mettre dans la constitution de 2014 », conclut le communiqué.
A.B.A