Il est prévu, dans le cadre du nouveau projet de loi de finances, de réviser certains articles adoptés dans le cadre de la loi sur la relance économique, apparemment plus d’actualité. Un coup qui pourrait, malgré quelques avantages, être dur pour ce secteur.

La première mouture de la loi des Finances ne comprend pas d’incitations pour l’acquisition de prêts logements à faible taux d’intérêt sur le long terme.

Elles concernent la réduction conditionnée de la pression fiscale sur les logements construits par les promoteurs immobiliers, l’exemption de la procédure d’enregistrement des documents touchant les sociétés ou les groupements d’intérêts économiques dans le but de stimuler l’initiative économique et d’améliorer le climat d’investissement et le lancement de nouveaux projets.

Elles appellent à la réinstauration de certaines procédures fiscales suspendues durant la grève des services des impôts et la suppression de la taxe sur la consommation de 10% actuellement exigée pour certains matériaux de construction.

Le prétexte à la remise en cause des mesures prises dans le cadre de la loi de relance économique, haut delà de raisons purement politiciennes, serait qu’elles ont été prises par le gouvernement précédent pour profiter aux promoteurs immobiliers. Promoteurs censés payer leurs impôts et créer des emplois.

En les pénalisant, l’Etat ne se pénaliserait-il pas lui-même ? Mieux encore, pourquoi priver les futurs acquéreurs, notamment les jeunes, d’accéder plus aisément au logement sous prétexte que la loi favoriserait les promoteurs ? Oublie-t-on que quand le bâtiment va tout va ? Ne sait-on pas que c’est un secteur très intégré offrant un grand potentiel d’emploi, un levier pour l’activité économique participant à la dynamisation d’autres activités étroitement liées à la construction comme les cimenteries, les briqueteries, la céramique, le marbre, les câbles et d’autres secteurs ?

Au lieu de pénaliser le secteur immobilier, ceux qui sont en train d’élaborer la loi des finances 2022 devraient peut-être réfléchir à la création d’un fonds logement qui remplacerait le FOPROLES. Un fonds qui permettrait aux jeunes et aux classes sociales modestes d’avoir les moyens d’acquérir des logements à des taux symboliques. Soit une opportunité de financement à des conditions avantageuses et des délais de remboursement très lents.

L’Etat pourrait créer un Fonds de refinancement des banques qui sera géré par la CDC (Caisse des dépôts et consignations) et qu’il pourrait financer par une ligne de la BAD, ou la Banque mondiale auprès desquelles il peut avoir 300 ou 400 millions de dinars.

Pareille idée, si elle est appliquée, pourrait non seulement servir le social mais aussi faciliter le remboursement des prêts bancaires et la vente d’un patrimoine immobilier important aujourd’hui invendu à cause du manque de moyens et de la crise économique.

En temps de morosité économique, le bâtiment devient un moteur de relance.

A.B.A