On va dévaler les dunes dans le désert de Tunisie, huit jours durant. Le tourisme roule à belle allure en affichant une façade sportive.
C’est parti ! Du 5 au 13 novembre, ça va faire “vroum, vroum“ sur un parcours de 2 500 Km, dans le désert tunisien. Ainsi, le tandem Hend Chaouch-Gert Duson a pu mettre sur pied, ou sur roues comme on le voudra, la première édition du rallye raid “Tunisia Desert Challenge“. Ils seront environ un millier de “Racers“, mécaniciens, assistants et journalistes compris, de 25 nationalités différentes, au départ de Djerba qui vont dévaler les dunes pour se rendre à Ksar Ghilaine, ensuite à Douz, puis Nefta sur le site de Star Wars. Et finir à Monastir.
Cette compétition sera suivie par diverses chaînes de télévision dont Bein Sports. Avec acharnement, Hend Chaouch, sous diverses formules, fait rouler les mécaniques dans le sud du pays et trouve échos auprès de tous, ou presque.
La Tunisie pourra figurer sur les radars des TO
Pendant huit jours, la Tunisie sera à l’affiche chez les amoureux des rallyes et des fanas du désert. Avec cet événement pétaradant, Hend Chaouch outrepasse, elle aussi, une loi de la nature : la traversée du désert ne sera plus un supplice mais bel et bien un agrément. Il n’y a pas de doute, crapahuter sur les dunes, ça arrache. Mieux, ça déménage !
Enfin, c’est chacun selon son penchant. A moto, en auto ou en camion, cette caravane mécanique fera du pays le point focal dans la région et même dans le pourtour méditerranéen.
Le rallye bénéficiera d’une large couverture médiatique, autant dire que la Tunisie sera dans les écrans radars des TO pendant huit jours. Tout ce déroulé a eu lieu dans le cadre d’une conférence de presse, tenu vendredi 29 octobre au ministère du Tourisme.
Pendant la conférence, un duplex était réalisé avec Bruxelles, en présence de Gert Duson, superviseur du groupe des pilotes européens. Tous les participants européens avaient choisi Bruxelles comme point de ralliement. L’événement, longtemps attendu, a enthousiasmé toutes les parties prenantes. Moez Belhassine, nouveau ministre du Tourisme, voit enfin le secteur revenir dans la partie. Cela veut dire que le pays a pu domestiquer la crise sanitaire. Et il insistait pour véhiculer un message optimiste aux professionnels et aux touristes. Et même si la communauté des sports extrêmes, notamment des sports mécaniques, est réduite, ses membres sont d’excellents prescripteurs, compte tenu de leur audience retentissante.
Le financement des sports non traditionnels
Tunisia Desert Challenge met le feu au désert et anime l’ambiance sur une trajectoire ponctuée de sites de réputation internationale. A cette occasion, Kamel Gueddiche, ministre de la Jeunesse et des Sports, évoquera l’épineuse question du financement des disciplines sportives non traditionnelles.
Nabil Smida, PDG de la compagnie pétrolière AGIL, a enrichi cette problématique. En effet, en couplant sport et tourisme, les sponsors seraient plus prédisposés, soutient-il, à apporter leur obole au vu des retombées médiatiques et promotionnelles en retour. AGIL est fidèle sponsor des pilotes de rallyes tunisiens. AGIL soutient tout feu tout flamme Hend Chaouch, laquelle fait vrombir nos diverses contrées et fait courir même par-delà nos frontières.
Pour la Prima Donna des rallyes raids, la passion de la course est plus qu’une vocation. Nous y voyons pour notre part un acte de foi. Et, elle rejaillit de manière énergique sur la notoriété du site Tunisie.
Point de vue partagé par Hatem Ben Youssef, président de la Fédération tunisienne automobile, et Mehdi Bach Hamba, président de la Fédération moto, tous deux présents à la conférence et qui s’engagent, à fond la caisse, pour la réussite de l’événement.
Mettre des émotions dans le tourisme et du dépaysement dans le sport
Tunisia Desert Challenge est un bel exemple de partenariat public/privé, comme on les aime. Des privés entreprenants et des responsables politiques réceptifs font que l’on peut présumer du succès d’événements de cette ampleur.
Au bout du compte, le pays n’est pas aussi désemparé qu’on le croit. La preuve est que le secteur, donné pour sinistré, retrouve une bonne partie de sa réactivité. Tunisia Desert Challenge doit, à son tour, trouver les leviers de son succès afin de rejoindre le cercle des événements majeurs tel le Dakar. A priori, c’est l’objectif des organisateurs. Ce rallye raid injecte des sensations fortes dans le tourisme. De même qu’il permet au tourisme d’agrémenter les sports extrêmes. On fait coup double. Cela donne un habillage attractif au produit touristique national. Il y a un esprit de rupture qui sert autant la diversification du tourisme que le divertissement par le sport. Tout le monde y gagne. Et, tant pis si la Fédération internationale de l’auto n’a pas été sollicitée pour homologuer les diverses épreuves de ce rallye raid, car ses exigences sont trop contraignantes, dit Hend Chaouch. Tunisia Desert Challenge sera open. Il ne sera pas sélectif mais festif, insiste-t-elle.
Et que la fête commence !
Ali abdessalam