Les changements climatiques menacent la sécurité alimentaire en Tunisie, selon une étude sur “Les changements climatiques en Tunisie, réalités et pistes d’adaptation pour le secteur des services publiques”, publiée par le Forum tunisien pour les droits économique et sociaux (FTDES) à l’occasion de la Conférence onusienne sur les changements climatiques (COP26), qui se tient à Glasgow en Ecosse, du 1er au 12 novembre 2021.
” Avec une baisse des ressources en eaux conventionnelles estimée à environ 28 % à l’horizon 2030 et une diminution des eaux de surface de 5 % environ, les changements climatiques sont en train de frapper de plein fouet la sécurité alimentaire ” en Tunisie, lit-on dans cette étude réalisée par la chercheuse et coordinatrice de département de la justice environnementale du forum, Ines Labiadh.
Selon les projections climatiques citées dans cette étude, une diminution de 50% des superficies des cultures arboricoles est prévue d’ici la fin du siècle et de 30% pour les récoltes céréalières en irrigué à l’horizon 2030.
L’auteure de cette étude affirme que la réduction considérable des quantités d’eau mises à la disposition des agriculteurs, constitue une menace pour la bonne conduite des cultures et ” l’approvisionnement stable des marchés en fruits et légumes “.
L’étude remet en cause la politique d’ouverture économique et de croissance adoptée par depuis l’indépendance et ses ” coûts environnementaux et climatiques importants (dégradation et appauvrissement des sols, rabattement des nappes, pollution chimique par les pesticides et les engrais).
Elle critique également la politique hydraulique tunisienne ” qui continue à encourager les investissements dans tous les secteurs avec très peu de vigilance concernant leurs impacts environnementaux et leurs besoins en eau “.
” La durabilité de toute activité économique est conditionnée par la disponibilité et la conservation des ressources naturelles qui sont l’eau et le sol “, note l’étude, appelant à un effort supplémentaire pour remédier à la perte de récoltes et à l’abandon de certaines cultures devenues non rentables à cause du changement climatique.