Le porte-parole officiel du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, Romdhane Ben Amor, a exprimé ses craintes quant à la possibilité d’un accord non annoncé conclu entre la Tunisie et la France pour accélérer le processus d’expulsion des migrants Tunisiens en situation irrégulière qui, selon lui, “constitue une atteinte flagrante à leurs droits”.
Ben Amor a fait référence à une déclaration médiatique du porte-parole du gouvernement français, dans laquelle il a souligné que la Tunisie avait coopéré avec la France pour accélérer les procédures d’expulsion des migrants tunisiens en situation irrégulière, contrairement à l’Algérie et au Maroc qui ont refusé de coopérer avec la France.
Selon lui, l’accélération des procédures d’expulsion ne permettra pas aux migrants irréguliers de prendre les mesures juridiques nécessaires et d’exercer leur droit de recours contre la décision d’expulsion, considérant que ce traitement inéquitable constitue une violation des droits des migrants irréguliers.
La coopération entre la France et la Tunisie dans le domaine de la migration irrégulière a connu récemment ” une déviation dangereuse”, a-t-il affirmé. “La France est entrée dans une nouvelle phase dans le processus d’expulsion des migrants tunisiens en situation irrégulière dans la mesure où elle a assuré leur transport par avion vers l’aéroport de Tabarka sous un contrôle sécuritaire assez strict. “C’est ce qui été constaté lors d’une récente opération d’expulsion d’environ 40 à 50 migrants irréguliers effectuée il y a cinq jours”.
Ben Amor a estimé que les opérations d’expulsion en avion, sous surveillance sécuritaire vers l’aéroport de Tabarka vise à mettre en œuvre ce processus loin des yeux, des médias et de la société civile.
Le porte-parole du FTDS a révélé que, selon des informations recueillies auprès de quelques sources françaises officielles “la France a l’intention d’expulser plus de 3.400 migrants tunisiens en situation irrégulière”.
Et d’ajouter: “la Tunisie poursuit son mutisme et n’a pas fourni des données ou des chiffres pour éclairer l’opinion publique sur ce dossier”.