Les pertes des incendies qui ravagent chaque année les forêts tunisiennes varient entre 50 et 20 mille dinars pour un seul hectare incendié, selon le sous-directeur de la protection des forêts à la Direction générale des forêts, Zouhaier Ben Salem.
Pendant la période estivale, 458 incendies des forêts ont été signalés, causant des dommages à environ de 25 822 ha, dont 55% sont des incendies exceptionnels qui se sont déclarés dans des zones militaires fermées et les zones d’opérations militaires dans les monts Chaambi, Salloum, Sammamah, Tayousha et Tam Samida à Feriana et Mghila du gouvernorat de Kasserine, et une partie du gouvernorat de Sidi Bouzid, a ajouté Ben Salem à l’Agence TAP.
Le reste de la superficie totale brûlée (45 %) soit 11700 ha, dont 9 158,2 ha a été incendié au cours de la période du 23 juillet au 20 août 2021.
Les dégâts survenus au cours de l’été 2021 ont touché certains foyers et des forêts situés dans les régions de Zaghdoud à Oueslatia et Fej Hassine ainsi que des arbres fruitiers, des animaux et des ruches d’abeilles à Ghardimaou et Ain Debba à Fernana.
A l’occasion de la célébration de la fête nationale de l’arbre, les autorités compétentes ont lancé une campagne de boisement qui se déroule à partir de dimanche 14 novembre sur le thème ” ensemble pour la Tunisie verte “.
Cette campagne se déroule dans tout le territoire du pays avec au programme la plantation d’environ 2 millions de plants forestiers et pastoraux sur une superficie estimée à environ 2500 hectares et ce dans les gouvernorats de Bizerte, Béja, Zaghouan et Siliana.
Le coût de reboisement d’un seul hectare dans une superficie incendiée s’élève à 9 mille dinars affirme Ben Salem, notant que la forêt a besoin d’un délai allant jusqu’à 30 ans pour se renouveler.
Le secteur forestier a de multiples fonctions. Il contribue à hauteur de 1,33% du PIB du pays, 14% du PIB agricole et garantit 15 à 25% des besoins du cheptel national en fourrage.
Les recettes annuelles directes de ventes des produits forestiers sont estimées à 18 MD, alors que le budget national annuel moyen consacré à ce secteur durant les cinq dernières années s’élève à 65 MDT.
La Tunisie exporte des produits forestiers comme le bois et les huiles aromatiques biologiques.
La valeur économique des biens et services des forêts, parcours et nappes alfatières est évaluée à 965 MDT.
Des études ont révélé que 40% des sources de revenus des habitants des forêts proviennent des forêts et des produits fourragers.
En effet, l’effort de reboisement repose sur une approche participative à travers l’intégration des habitants des forêts dans des projets de développement, à l’instar du projet de gestion intégré des forêts et le projet de gestion intégré dans zones les moins développés mené en collaboration avec la Banque Mondiale.
La direction générale des forêts œuvre à valoriser et à développer les chaines de valeurs des produits forestiers avec la participation des habitants des forêts.
Le responsable a fait savoir que le département ministériel de l’agriculture s’est fixé comme objectif dans le cadre de la modification du code de la forêt, d’encourager les activités susceptibles de renforcer l’économie à l’instar du tourisme écologique, les résidences temporaires afin d’encourager les jeunes promoteurs à s’installer pour leur propre compte.
Le couvert forestier stocke entre 1 et 10 tonnes de dioxyde de carbone
Ben Salem a évoqué les quantités importantes de dioxyde de carbone (entre 1 et 10 tonnes) absorbées par le couvert forestier, et ce en fonction de la rapidité de la croissance des arbres forestiers et non forestiers.
Le monde perd chaque année 10 millions d’hectares de forêts, un volume qui vaut à celui de l’Irlande, ce qui provoque de 12 à 20% des émissions de gaz à effets de serre.