L’activiste de la société civile, Moez Attia, estime que, après avoir activé l’article 80 de la Constitution de 2014 et décrété le n°117, il serait important de sortir, maintenant, de la période exceptionnelle par un dialogue qui définit les réformes et les objectifs.
Attia souligne dans une déclaration à l’Agence TAP, dimanche 14 novembre 2021, que ce dialogue n’a pas besoin d’un décret présidentiel et d’un texte juridique, comme l’a souligné le président de la République lors du Conseil des ministres, mais qu’il a plutôt besoin d’une stratégie qui définit ses axes, ses objectifs et ses résultats sur lesquels s’appuyer.
En effet, Kaïs Saïed avait annoncé, lors du Conseil des ministres du 4 novembre 2021, que les mesures exceptionnelles seront écourtées, et le texte du dialogue qui sera organisé d’une nouvelle manière avec les Tunisiens de l’intérieur et de l’étranger sera examiné dans le prochain conseil.
Dans ce sens, Attia a souligné la nécessité d’un dialogue avec toutes les couches de la population dans leurs différentes organisations, y compris les partis, les associations et les organisations nationales qui structurent la vie politique, avec un mécanisme pour impliquer les citoyens, en particulier les jeunes, notant que le dialogue qui sera stipulé par un décret présidentiel sera un dialogue abandonné et inefficace.
Pour lui, le président de la République est tenu de formuler une stratégie de dialogue de manière participative au moins avec les organisations nationales qui bénéficient d’un consensus, afin de déterminer les priorités et voir si elles sont politiques liées à la révision de la Constitution et de la loi électorale, ou économiques pour sortir de la crise.
Concernant le mot d’ordre soulevé par le président de la République à chaque occasion sur le manque de dialogue avec les corrompus, Attia estime qu’il ne s’agit pas d’un sujet de désaccord car la place des corrompus est dans les tribunaux et les prisons, soulignant d’autre part que ce mot d’ordre ne doit pas être une exclusion et accuser quiconque n’est pas d’accord avec lui de corruption.
Il est à rappeler que le chef de l’Etat avait confirmé, lors du Conseil des ministres, qu’un ” dialogue national honnête et équitable sera lancé auquel participeraient les jeunes sur l’ensemble du territoire tunisien et totalement différent des expériences précédentes, et aborderait plusieurs questions, y compris le système politique et électoral en Tunisie”.
Saied a indiqué que ce dialogue se déroulera dans un délai convenu et dans de nouveaux mécanismes, formules et perceptions qui conduisent à la cristallisation de propositions de synthèse dans le cadre d’un congrès national, soulignant qu’il n’inclura pas tous ceux qui ont saisi l’argent du peuple ou qui soit vendu à l’étranger.