La célébration de la Journée internationale de la tolérance vise à consacrer les principes de coexistence pacifique entre citoyens d’un même pays, quels que soient leurs cultes et leurs croyances. C’est ce qu’ont affirmé les participants à la conférence inter-religions organisée mardi 16 novembre 2021 à Tunis à l’initiative du ministère tunisien des Affaires religieuses.
A cette occasion, ils ont mis en exergue le rôle de la culture et de l’éducation dans la consolidation des valeurs de tolérance et d’ouverture, affirmant que la Tunisie constitue une plateforme pour la paix.
Le ministre des Affaires religieuses, Brahim Chaïbi, a indiqué que la conférence vise à rapprocher davantage les citoyens d’un même pays et à surmonter les barrières de la religion.
Il a appelé les hommes de foi représentant les trois grandes religions monothéistes (islam, christianisme et judaïsme) à s’unir au service de la paix, de l’humanité et de la patrie, “épargnée jusqu’à présent par les conflits et discordes interconfessionnelles”. Il met en garde contre toute tentative d’attiser des tensions prétextant le sacré pour fomenter des crises qui s’opposent aux valeurs de tolérance et de paix prônées par les religions.
La ministre des Affaires culturelles, Hayet Guettat Guermazi, a, de son côté, souligné que la célébration de la Journée internationale de la tolérance témoigne de la profonde conviction que la paix, la coexistence pacifique et le respect de la diversité religieuse sont indispensables et primordiaux pour permettre au monde de combattre toutes les formes de fanatisme qui conduisent à la haine et à la violence.
Elle a rappelé que le dialogue interreligieux impose la tolérance comme une exigence sociale, politique et économique, ajoutant que son département œuvre, en collaboration avec les autres ministères, à instaurer les valeurs de la culture, de l’art, de la beauté, de la positivité et du rapprochement constructeur, comme vecteurs de tolérance et de paix dans la société.
Le mufti de la République, Othmane Battikh, a expliqué que la tolérance implique une facilité dans le contact et les rapports avec autrui, loin de toute rancœur, de rejet et de haine. Il a rappelé que la Tunisie a toujours été une terre de tolérance, avant même l’arrivée de l’Islam, et que ces valeurs sont ancrées chez les Tunisiens à travers les âges et répondent parfaitement aux principes fondateurs des lois et chartes internationales.
Père Jawad Alamat, représentant de l’Eglise catholique de Tunis, dira que l’Eglise œuvre à répandre la culture de la paix à travers un discours ouvert qui accueille les musulmans à toutes les fêtes et cérémonies religieuses, en plus d’ouvrir sa bibliothèque aux chercheurs et penseurs tunisiens et d’encourager, à travers l’école catholique de Tunis et en collaboration avec la société civile, à l’édification d’une société tolérante et solidaire.
Moshé Wazan, adjoint du Grand Rabbin de Tunisie, a insisté sur l’importance de telles conférences qui réunissent des représentants des diverses religions, ajoutant que la foi demeure une question d’ordre privé et que la diversité religieuse en Tunisie ne constitue pas un obstacle à la coexistence pacifique entre Tunisiens.
Leila Ben Sassi, directrice de l’Observatoire national de l’éducation, a mis l’accent, dans son allocution prononcée au nom du ministre de l’Education, sur le rôle essentiel qui incombe aujourd’hui à l’école dans le développement du sentiment de citoyenneté et la sensibilisation à la tolérance et à l’ouverture sur toutes les religions et civilisations.