Des militantes des droits des femmes de 128 pays, dont des Tunisiennes, ont lancé, mardi 16 novembre 2021, un projet de Convention internationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles, et ce une semaine avant le démarrage de la campagne de 16 jours contre la violence basée sur le genre social par ONU-Femmes.
L’Observatoire des femmes de Tunisie indique dans un communiqué publié le 16 courant que le lancement du projet de la convention internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles intervient après 8 ans de recherches intensives et de consultations avec des experts. De ce fait, les Etats membres des Nations unies sont appelés, après avoir pris connaissance du texte de la convention, à la compléter et ratifier.
L’Observatoire ajoute que la rédaction de la première mouture de ladite convention s’est basée sur des concertations non seulement avec des militants de première ligne, mais aussi avec des victimes de la violence, des médecins-experts, universitaires, avocats des droits de l’Homme, chercheurs en droit, diplomates et autres décideurs politiques.
Cette convention fournit des ressources de base et des sessions de formation sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles et permettra de clarifier les principes de prévention, de protection, d’élimination et de condamnation de la violence, outre la mise en place d’un cadre spécifique pour la rédaction de rapports basés sur les indicateurs de mesure et d’un organe international de surveillance, composé de policiers, de magistrats et des professionnels de la santé.
Le projet de cette convention prévoit également le renforcement du financement des services destinés aux victimes, tels que les centres d’accueil pour les femmes, l’assistance téléphonique et l’aide judiciaire. Il accorde également une priorité à la sensibilisation et à la prévention des violences.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la violence à l’égard des femmes ” se propage de manière dévastatrice “, puisqu’une femme sur trois dans le monde doit affronter la violence, soulignant que les jeunes filles sont considérées comme les plus vulnérables.
Quant à elle, ONU-Femmes a qualifié le phénomène de “pandémie de l’ombre”.
La coordinatrice de l’Observatoire des femmes tunisiennes, Mounira Belghouti, a déclaré qu'” il ne s’agit pas pour un pays de dicter ce qu’un autre pays doit faire, mais d’unir les nations pour lutter contre la violence à l’égard des femmes et des filles de manière décisive et définitive “, lit-on dans le même communiqué.
A noter que la campagne mondiale de 16 jours contre la violence basée sur le genre social démarre chaque année le 25 novembre (Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes) et se poursuit jusqu’au 10 décembre (Journée des droits de l’Homme).