“Le revenu national de la Tunisie devrait augmenter de 6% d’ici 2035 sous condition d’une pleine implication dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), à travers la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires et l’adoption d’une approche de facilitation des échanges commerciaux”. C’est en tout cas ce qu’indique la ministre du Commerce et du Développement des exportations, Fadhila Rabhi Ben Hamza, qui s’exprimait à l’ouverture des travaux de la Conférence internationale sur les accords commerciaux africains notamment en rapport avec la ZLECAf, vendredi 26 novembre 2021.
Selon elle, “la Tunisie serait l’un des principaux bénéficiaires des avantages apportés par cette zone”, et “la part des exportations tunisiennes vers l’Afrique augmentera de 91%, pour atteindre 19% des exportations totales en 2035, contre environ 11% actuellement”.
En effet, la ZLECAf est un accord global qui va au-delà de l’accord commercial traditionnel, pour comprendre, outre la libéralisation du commerce des marchandises et la libéralisation du commerce des services, l’harmonisation des politiques nationales en matière de la concurrence, de l’investissement, de la propriété intellectuelle et du commerce électronique.
D’après Ben Hamza, “il n’y a aucun sens à libéraliser l’échange de biens et de services en l’absence d’une réglementation juste et transparente encadrant le bon fonctionnement du marché et prévenant les pratiques anti-concurrentielles et de règles équitables garantissant l’accès à l’investissement et la préservation des normes de qualité, et par conséquent des droits des consommateurs”.
Il y a aujourd’hui nécessité de surmonter les difficultés pouvant entraver l’application de cet accord et de développer l’infrastructure logistique, en particulier, le transport dans tous ses modes en plus du renforcement de la présence diplomatique et commerciale en Afrique et de l’assouplissement du dispositif financier (financement et accompagnement par les banques et les assurances), estime encore Ben Hamza.
Une croissance de 8% des exportations vers l’Afrique grâce au COMESA
Intervenant à cette conférence, Chaouki Jaballi, directeur de la coopération avec l’Afrique au ministère du Commerce, a qualifié la ZLECAF “d’alternative prometteuse” pour redresser la situation économique au niveau continental, en général, et impulser l’activité économique en Tunisie, en particulier.
“L’intégration récente de la Tunisie au Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) a permis d’améliorer ses exportations vers l’Afrique de 8%, entre 2019 et 2020, et ce malgré la conjoncture délicate marquée par la propagation de la pandémie et la fermeture des frontières de pays”, a fait remarquer Jaballi.
La Tunisie, a-t-il rappelé, a ratifié l’accord de la ZLECAF en juillet 2020. Des travaux techniques sont actuellement en cours pour fixer les listes de produits industriels, agricoles et artisanaux qui feront l’objet des échanges avec les pays africains.
Sur le plan de la coopération, des démarches pour assurer une meilleure coordination entre les différents acteurs économiques (gouvernementaux et privé) sont en cours, note Amal Mghirbi, cheffe de la composante “Appui aux accords commerciaux avec l’Afrique” de l’Agence de coopération internationale allemande (GIZ).
L’objectif est de mener à bien la mise en œuvre de l’accord et d’exploiter pleinement les opportunités offertes par cette nouvelle zone. La Tunisie a été choisie par la GIZ parmi 7 pays pilotes membres de l’Union africaine pour bénéficier d’un programme d’appui à la mise en œuvre de la ZLECAF, indique la responsable.
La finalité de ce programme est de renforcer les capacités des représentants de la Tunisie (ministère du Commerce) et d’autres parties tunisiennes concernées par la mise en oeuvre de l’Accord de la ZLECAf, depuis les négociations jusqu’à la mie en application.