Des experts ont appelé, lundi 29 novembre lors d’un colloque intellectuel organisé par le ministère de la Femme à Tunis, sous le thème ” Vers une approche critique sur la manière de lutter contre le phénomène de la violence à l’égard des femmes “, à reconsidérer la manière de lutter contre le phénomène de la propagation de la violence en Tunisie.
Les spécialistes ont critiqué le fait que la Tunisie dispose d’un arsenal juridique important pour lutter contre les différentes formes de violences dans la société tunisienne, notamment la loi N°58 de 2017 pour lutter contre les violences faites aux femmes, ainsi que la disponibilité de nombreuses structures gouvernementales qui œuvrent à travers leurs programmes pour combattre ce phénomène, sans que tout cela limite le niveau de violence en Tunisie. Un phénomène qui a connu une escalade alarmante ces dernières années, selon les intervenants.
Le professeur de sociologie, Abdessattar Sahbani, a souligné à cet égard la nécessité de lutter contre le phénomène de propagation de la violence à l’égard des femmes sans négliger le fait que les femmes elles-mêmes sont souvent impliquées dans le cycle de production et de reproduction de la violence, et sans négliger le rôle des médias dans la production de multiples formes de violence au quotidien a travers leurs programmes.
Sahbani a affirmé que la violence en Tunisie sortait du cadre étroit et envahissait tous les espaces extérieurs, tels que les rues, les transports publics et les stades, et n’excluait pas les institutions censées jouer un rôle majeur dans sa lutte, telles que les écoles et théâtres. Il a rappelé à ce propos, la nécessité de commencer immédiatement à mettre un terme à la situation à travers des moyens simples mais réalisables.
Pour sa part, la ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Séniors, Amal Belhaj Moussa, a confirmé que le ministère compte travailler lors de son prochain plan sur l’approche préventive pour faire face à la propagation du phénomène de violence en Tunisie. Une concentrera davantage sur la sensibilisation à la nécessité de lutter contre la violence dans la société tunisienne sous toutes ses formes sera mise en valeur ainsi que l’impératif de changer les mentalités et les cultures qui la soutiennent et la justifient, a-t-elle noté.
Elle a estimé que lutter contre la violence en adoptant une approche préventive et culturelle offrirait les conditions appropriées pour une meilleure application de la loi n° 58 de 2017 relatives à la lutte contre la violence à l’égard des femmes.
D’autre part, elle a indiqué que le ministère réalisera une étude sur le coût économique du phénomène de la violence dans la société tunisienne, dont les résultats permettront de mieux comprendre ce phénomène et de le traiter avec plus de précision et sous un angle différent.