Une enquête sociologique sur le comportement du conducteur (auto et moto)et du piéton tunisien, réalisée par l’Association tunisienne de prévention routière (ATPR), révèle que 6,8% des conducteurs de véhicule automobile ont moins de 18 ans et circulent sans permis.
Pour Rania Ghouil, représentante de l’Association, qui s’exprimait mardi 30 novembre 2021 à Tunis au cours d’une conférence de presse, les conducteurs mineurs constituent un danger pour leur propre vie mais aussi pour celle d’autrui.
“C’est un phénomène qu’il faut combattre. Conduire sans permis c’est prendre un risque immense. Et c’est un délit aux yeux de loi”, rappelle-t-elle.
Elle précisera que l’étude, qui a été menée auprès de 3 500 personnes (soit 1 500 conducteurs automobile, 1 000 conducteurs de motocycle et 1000 piétons) représentant six districts, a montré que la catégorie des moins de 18 ans (conducteurs et motocyclistes) détient la palme du “comportement incivique”.
L’étude a également montré que 63,5% de la catégorie des moins de 18 ans ne cède pas la priorité aux piétons et que 77% n’hésitent pas à faire des rodéos urbains.
Toujours selon Rania Ghouil, l’étude a révélé que la plupart des motocyclistes, surtout les jeunes, sont sous l’emprise d’alcool ou de produits stupéfiants lors de la conduite, ce qui est de nature “à nuire à leur capacité de concentration, d’attention et leur auto-contrôle”.
L’étude montre, par ailleurs, que les piétons âgés de 25 ans et moins ont, eux aussi, un comportement à risque, surtout en traversant la chaussée.
Traverser au feu rouge piéton ou en dehors des passages protégés, utiliser son téléphone, avec un casque audio ou des écouteurs, et sans avoir vérifié au préalable l’arrivée d’un véhicule sont autant de comportements à risque chez les piétons de moins de 25 ans.
Par contre, les 50 ans et plus ont un comportement plus prudent, selon l’étude.
Dernière chose grave révélée par cette enquête: 46% des personnes interrogées déclarent acheter les pneus de leur véhicule du “marché parallèle”, ce qui représente un grave danger pouvant engendrer une hausse du nombre des accidents de la route, et par conséquent celui de victimes, d’après Rania Ghouil.
De son côté, le président de l’ATPR, Afif Frigui, a déclaré que cette étude a “levé le voile sur les non-dits” et sur plusieurs questions importantes, dont l’utilisation des pneus achetés dans les circuits parallèles, la violence sur les routes notamment à l’égard des femmes au volant, les dangers de l’utilisation des téléphones portables et la conduite en état d’ébriété ou sous l’emprise du cannabis et autres produis stupéfiants.