Responsables d’institutions gouvernementales, syndicalistes et représentants de la société civile ont été unanimes, jeudi 2 décembre 2021, pour dire que les lois et les programmes élaborés pour garantir l’inclusion des personnes handicapées en Tunisie sont inefficients et n’ont pas atteint leurs objectifs escomptés.
Lors d’une conférence organisée à Tunis à l’occasion de la célébration, le 03 décembre de chaque année, de la Journée internationale des personnes handicapées, les participants ont souligné la nécessité de réajuster certains programmes afin de garantir l’inclusion des personnes handicapées dans la société.
S’exprimant à cette occasion, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, s’est engagé à défendre les droits des personnes handicapées et à faire pression sur les secteurs public et privé afin d’améliorer l’employabilité de cette catégorie de la société.
Taboubi a dénoncé l’inapplication des lois visant à intégrer les personnes handicapées dans la vie économique.
Pour sa part, Yosri Mzati, représentant du Forum arabe de défense des personnes handicapées, a souligné que les gouvernements qui se sont succédé au pouvoir ont tous manqué à leurs engagements en ce qui concerne l’emploi des personnes handicapées.
Il a, en outre, signalé qu’environ 276 000 personnes en Tunisie sont détentrices d’une carte de handicap, soit une moyenne de 7 000 nouvelles cartes par an.
Mzati a indiqué que les droits de ces personnes restent bafoués en l’absence d’un emploi qui garantit leur dignité.
Pour sa part, le chef du cabinet du ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mohamed Taïeb Ghozzi, a reconnu l’inefficacité des mécanismes et des programmes mis en œuvre pour améliorer l’employabilité des personnes handicapées, mais souligne qu’ils sont actuellement en cours de révision.
Selon le responsable, il faut adopter une nouvelle approche pour garantir l’inclusion des personnes handicapées dans la société à travers le renforcement du rôle de la société civile tout en assurant le suivi et le contrôle.
Il a, par ailleurs, indiqué que la loi sur l’économie sociale et solidaire contient des mesures importantes qui pourraient renforcer l’inclusion économique des personnes handicapées.
De son côté, Yassine Azaza, conseiller auprès du ministre des Affaires sociales, a indiqué que l’initiative privée reste un moyen efficace pour avoir une source de revenu permanente et garantir son indépendance.
Dans ce contexte, il a signalé que le programme national de création de sources de revenus au profit des personnes handicapées capables de travailler est un mécanisme important qui garantit aux promoteurs des financements pour créer des petits projets dans des domaines divers comme l’agriculture, l’artisanat, les services ou autres.
” En 2021, environ 800 projets ont été financés par le ministère des affaires sociales moyennant une enveloppe de 4,5 millions de dinars “, a-t-il fait savoir.