Plus de trois quarts de PME sondées déclarent que l’administration publique constitue “un obstacle modéré, majeur, ou très sévère”, dont 28% perçoivent les administrations publiques comme “un obstacle très sévère au développement de leurs entreprises”.
C’est ce qui ressort de l’enquête menée auprès des PME sur leur évaluation et leurs attentes des administrations publiques, présentée mercredi 8 décembre 2021 à Tunis.
Réalisée par le Centre des jeunes dirigeants (CJD) et la Fondation allemande Konrad Adenauer-Stiftung (KAS), la 6ème édition de cette enquête fait état d’une évolution de seulement 0,33% dans les scores enregistrés entre 2020 et 2021, au niveau de tous les critères (rapidité du service, clarté des procédures, digitalisation, qualité de l’accueil et efficacité), pour toutes les administrations évaluées.
Selon Youssef Medded, directeur général de l’institut de sondage ” One to One ” qui a réalisé cette enquête auprès de 500 responsables au sein des PME, durant la période du 8 au 27 novembre 2021, le tiers des PME sondées déclare avoir été sollicité pour faire des versements non officiels (des incitations à la corruption), lors d’au moins une des opérations proposées dans leur relation avec les administrations publiques.
Ce chiffre a énormément augmenté par rapport à l’année écoulée, soit une hausse de 23%, a-t-il observé.
Il a, par ailleurs, fait savoir que seulement 38,7% des PME ont indiqué que les administrations ont suffisamment recours aux outils numériques dans leur relation avec les entreprises.
Le RNE est l’administration la plus performante
D’après cette enquête lancée depuis 2016, le Registre National des Entreprises (RNE) reste l’administration la plus performante pour la deuxième année consécutive, avec un score de 71,44/100.
Le RNE est suivi par le Bureau d’emploi (BNEC), l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII), la Banque centrale de Tunisie (BCT), le Centre de promotion des exportations (CEPEX) et l’Institut national de la normalisation et de la propriété industrielle (INNORPI), avec des scores de près de 64/100.
Etonnement, les municipalités enregistrent le score le plus bas (50,34/100).
S’exprimant à cette occasion, la présidente du CDJ, Mouna Chaieb, a mis l’accent sur l’urgence de passer à l’action et d’engager une vraie réforme structurelle dans les administrations publiques et promouvoir davantage la digitalisation qui est de nature à apporter une solution aux problèmes auxquels sont confrontées les PME.