La vice-présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Amira Ben Mohamed, a déclaré que ” la presse tunisienne connaît aujourd’hui sa pire période, où le degré d’occultation de l’information a dépassé celui d’avant-révolution et des précédents gouvernements “.
Elle estime que le président de la République ” a porté atteinte au droit du citoyen à l’information et à celui du journaliste d’accomplir son rôle.”
Dans une déclaration, jeudi, à l’agence TAP, Amira Ben Mohamed a critiqué la tenue, mercredi, d’une conférence de presse conjointe du chef de l’Etat et du président palestinien Mahmoud Abbas, au Palais de Carthage, en l’absence de journalistes. ” Cela constitue un mépris à l’égard du peuple tunisien “, s’est elle indignée.
La présidence de la République a délibérément écarté la presse pour la remplacer par certains conseillers du chef de l’Etat et la délégation accompagnant Mahmoud Abbas, selon la vice-présidente.
Cette exclusion des journalistes, a-t-elle poursuivi, “a été aussi adoptée par la présidence du gouvernement et toutes les structures de l’Etat. Une violation manifeste du droit du citoyen à l’information et du journaliste d’enquêter et de transmettre les informations”, a-t-elle ajouté.
La vice-présidente du SNJT a, sur un autre plan, estimé que la tenue de la conférence de presse avec Abbas sans présence de la presse ” a privé le peuple palestinien de faire entendre sa voix au plan international “.
“Exclure la presse et se contenter de diffuser des vidéos sur la page Facebook de la présidence de la République n’a qu’une seule explication : craindre d’éventuelles questions sur la situation actuelle du pays”, a-t-elle dit.
” Cela n’est qu’une confirmation de la position de la présidence de la République, depuis les élections de 2019, du travail journalistique et de son refus de considérer la presse comme le quatrième pouvoir, surtout que le chef de l’Etat s’est accaparé tous les pouvoirs “, a-t-elle encore regretté.