Le projet artistique au grand complet “Mare Nostrum” est un ensemble de pérégrinations poétiques et musicales autour de la mer Méditerranée de Skander Guetari qui sera présenté pour la première fois le 18 décembre 2021 à la Fondation de la Maison de Tunisie à Paris.
Il s’agit d’un voyage sensoriel dans les rives de la Méditerranée, terre de tous les mélanges et métissages et berceau de civilisations marquantes dans l’histoire de l’humanité. Contacté par l’Agence TAP, Skander Guetari, figure incontournable de la scène musicale tunisienne à Paris depuis plus de 15 ans, a noté que son projet (textes, compositions et chant) tend à considérer la Méditerranée comme un pays, la mer comme unité, les dialectes comme richesse, les migrations comme catalyseur de métissage.
Le spectacle de”Skander Guetari &Friends” se veut également un hommage à la richesse dialectale et musicale de ce ” pays ” fait de mers, d’îles et de rives. Tenant à remercier pour leur aide précieuse Chedly Arfaoui, Faten Zid, Selmen Nahdi et bien d’autres, il mentionné que le concert sera ponctué par des contes, chansons d’immigrés, chansons de marins, chansons d’insoumis, chansons d’insulaires, chansons sur ceux qui tentent de fuir la guerre et la misère en traversant la Méditerranée, chansons sur le voyage, chansons sur l’espoir, sur la nostalgie du pays, sur la maman qui laisse partir son enfant, contes influencés par les deux rives où on sent un mélange inter-culturel.
Dans ce travail de recherche sur les sonorités, sur les gammes, harmonies musicales et les influences des deux rives entre reprises revisitées et compositions originales “où on sent que le goût pour la mélodie est un point central”, ce sont des chansons originales qui seront présentées notamment avec Faten Zid et plusieurs artistes invités de la Tunisie, de France, de la Turquie, d’Italie, d’Espagne, de la Corse, du Maroc et de l’Algérie.
“Mare Nostrum Project” c’est aussi une Histoire, celle de Selmen ….
C’est l’histoire d’un jeune peintre Selmen, très talentueux qui essuie les refus et n’arrive pas à vivre de son art. Il s’est inscrit à des concours, il a fait des piges pour subsister mais sent que son salut n’est pas ici. A chaque fois qu’il décide de partir, son attachement à sa mère Noura et à Syrine dont il est follement amoureux le retiennent. Jusqu’au jour, où il fait un rêve, une muse lui chante la beauté de la Méditerranée et l’invite au voyage et faire des escales dans ses différents ports.
Dans ce rêve il se voit épanoui. Au réveil il décide de tout plaquer et partir à la rencontre de son destin. Dans le bateau de fortune il fait la rencontre d’un turc et d’une fille des Balkans. Sans papiers, il vogue de port en port mais fait des rencontres enrichissantes, il évolue dans un univers d’artistes musiciens, danseurs, peintres et on sent que ses toiles deviennent de plus en plus intéressantes.
Il est pris sous l’aile de Débora, une galeriste espagnole qui croit en son art et le coach. Elle tombe amoureuse de lui mais Selmen est séduit tour à tour par une italienne, une française, une berbère… Syrine de son côté attend son retour impatiemment. Après plusieurs années de galère, Selmen rencontre enfin le succès mais il a le mal du pays et des souvenirs remontent à la tête. Il organise des conférences, il est exposé dans les galeries les plus prestigieuses, il dispense des master’s class où il enrichit à son tour des peintres confirmés en expliquant la technique unique qu’il a trouvée. Après quelques années il décide de rentrer au pays et il fait une exposition où toutes les critiques sont unanimes : On sent dans ses toiles ses racines tunisiennes et son ouverture sur les cultures du bassin méditerranéen. Selmen, le peintre voyageur, passera le reste de sa vie à exposer dans les galeries de tous les ports de la méditerranée.
Zoom sur les protagonistes du spectacle de “Skander Guetari &Friends”
Figure incontournable de la scène musicale tunisienne à Paris depuis plus de 15 ans, Skander écrit, compose et/ou produit pour plusieurs artistes tunisiens notamment Syrine Ben Moussa, Nejla Belhaj, Wafa Harbaoui, Hatem Karoui, Naziha Meftah et a collaboré avec d’autres artistes de passage à Paris comme Zied Zouari, Emel Mathlouthi, Bendir Man, … Skander parle d’amour, de sensualité, du système et des rapports sociaux.
Chez Skander les cultures s’entrelacent et de cette symbiose naît un son frais et novateur aux notes vagabondes qui errent entre l’orient, le jazz et le latino et qui invitent à un voyage hors des sentiers battus. Il est fondateur avec Sana Sassi du fameux duo SamSa, premier projet de duo en musique tunisienne et premier prix lors du festival de la musique tunisienne en 2007. Ils effectuent plusieurs concerts dans des magnifiques salles comme l’Institut du Monde Arabe, Le Baiser Salé, Théâtre Municipal à Tunis ou bien l’Olympia. Un album “Alem Jdid” (nouveau monde) est réalisé en 2012. Il est directeur artistique de plusieurs événements notamment Printemps Culturel en 2018 au studio de l’Ermitage et One Night In Tunisia à l’Olympia en 2019 En 2010 il compose et produit l’album Heyma édité par l’institut du monde arabe. Auparavant, il réalise son premier album solo “Alwan” (Couleurs, 2004) chanté en anglais et en tunisien.
Bercée dans une famille de mélomanes, Faten Zid a développé une sensibilité pour la musique depuis son jeune âge. Elle a intégré les conservatoires de Tunis à l’âge de 7 ans, pour en ressortir en 2008 avec un diplôme national de musique Arabe. Elle a fait partie de plusieurs clubs de musique dans le cadre scolaire et dans les maisons de culture. Arrivée à Paris, elle n’a pas abandonné sa passion pour la musique arabe et maghrébine et elle a intégré des groupes de musique Parisiens où elle a évolué en tant que choriste et chanteuse soliste.
Faten a alors participé à plusieurs concerts de musique Arabe, mettant en avant la richesse de la musique Tunisienne, en particulier le répertoire dit arabo-andalou dans sa version Tunisienne (Le Malouf).
Faten n’a pas manqué de vivre ce répertoire classique Tunisien sous d’autres perspectives, en partageant la scène avec des musiciens issus d’autres univers artistiques tels que la musique du moyen orient, la musique baroque, le jazz , ou encore la musique électronique, tout en creusant dans les profondeurs de la musique Tunisienne.
Elle a également été l’une des fondateurs du groupe Ambar qui revisite le répertoire Arabo -Andalou et s’en inspire pour de nouvelles créations et fusions musicales. Faten a aussi contribué à l’organisation et la production de plusieurs concerts notamment pour Zied Gharsa.
Acteur et metteur en scène tunisien, Chedly Arfaoui est le président du festival, les Journées Abdelwaheb Jamli du théâtre libre, qui a été crée durant la révolution 2011 en hommage à l’acteur et homme de théâtre Abdelwaheb Jamli, décédé aussi en 2011. Il a participé à plusieurs films au cinéma ainsi que des courts métrages.
Il a joué plusieurs rôles dans des séries télévisées, pour ne citer que les plus connues “Choufli Hal”, “Maktoub”, “Bolice” ainsi que “Tej El Hadhra” où il a joué le rôle principal. Il a poursuivi é ses études à l’Institut supérieur d’Art Dramatique et s’est produit dans plusieurs pièces marquantes comme “Borj Loussif”, “Freedom house”, “Don Quichotte”. Il vient de mettre en scène le spectacle d’ouverture des Journées Théâtrales de Carthage (JTC, 4-12 décembre 2021).
Selman Nahdi est un artiste peintre et caricaturiste. Diplômé en art graphique, il a effectué de nombreux stages qui touchaient à différents domaines dont celui de la publicité visuelle. Sa passion pour l’art lui a fait découvrir d’autres domaines artistiques. Il intègre une école de maquillage professionnel, poussé par son intérêt pour les effets spéciaux ? Sa première vraie passion était la peinture. La caricature a été pour lui une forme d’expression qui a évolué au fil des années et des rencontres.
Il a commencé à faire des caricatures de ses proches et ses professeurs. Les caricatures ” politiques ” ont commencé un peu après le 14 Janvier à l’époque où de nombreux artistes s’y étaient mis et ont commencé à publier leurs œuvres. C’est ainsi qu’il fut à l’origine de l’idée de publier un recueil de caricatures dans lequel ont participé quatorze caricaturistes rassemblés dans le projet ” Koumik ” paru en octobre 2011.
Il s’agit d’un recueil de plusieurs caricatures politiques qui retrace, en image, les événements post-révolution. En 2012, il participe à une exposition collective intitulée ” le peuple veut ” qui a fait le tour du monde. Il a, la même année participé à l’exposition ” Dégagement ” à l’Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris. En 2014, il a exposé ” Expressions ” à la galerie Ghaya, puis à l’Agora à la Marsa.
Il possède une grande collection de peintures qu’il expose régulièrement dans des galeries. Classée dans l’art figuratif, sa peinture est un formidable contraste de couleurs. Ses œuvres consistent “à mettre en évidence des couleurs joyeuses et lumineuses sans message précis, exprimer seulement le sentiment d’un profond mixage entre la joie et la peur, le calme et l’agitation”.