Les Archives nationales de Tunisie n’ont pas encore reçu les archives audio-visuelles de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) qui sont toujours détenues par la Présidence du Gouvernement, indique le directeur général des archives nationales, Hédi Jellab.
Les archives sous format papier de l’IVD ont été livrées aux Archives nationales de Tunisie, en janvier 2020, mais pas celles audiovisuelles relatives aux séances d’audition de l’IVD, bien que les archives nationales disposent de tous les moyens et outils nécessaires pour les sauvegarder.
L’IVD est une instance indépendante créée en 2014 pour un mandat de 4 ans, pour gérer le processus de justice transitionnelle. Elle a été présidée par Sihem Ben Sedrine et avait pour objet d’enquêter sur les violations des droits de l’homme commises par l’Etat tunisien, au cours de la période allant du 1 juillet 1955 au 31 décembre 2013, et de fournir réparation et réadaptation aux victimes.
L’IVD avait, à la fin de son mandat, émis des réserves quant à la sauvegarde de ses archives aux Archives nationales. Ben Sedrine avait déclaré, dans une conférence de presse tenue suite à la fin des travaux de l’instance, ” qu’il faut s’assurer au préalable de la conformité du système informatique des Archives nationales au système de sauvegarde de l’IVD, avant de livrer les archives de l’instance à cette institution, d’autant plus que l’archive numérique constitue la partie la plus importante des archives de l’IVD “.
Adel Maizi, qui présidait la commission de la mémoire au sein de l’IVD avait, de son côté, plaidé en mai 2019, au parlement, “pour la mise en place d’une initiative législative visant à adapter les archives nationales aux lois relatives à la protection des données personnelles et à la justice transitionnelle”, proposant de confier les archives de l’IVD au Comité supérieur des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.