Il ne suffit pas de clôturer le budget de 2021 ou même de préparer celui de 2022 pour résoudre la crise financière que traverse la Tunisie, mais il faut plutôt identifier et mettre en place des moyens concrets pour arrêter l’hémorragie.
C’est ce qu’estime la conseillère auprès de la cheffe du gouvernement, Samia Charfi Kaddour, dans un discours qu’elle a prononcé au nom de Najla Bouden, à l’occasion de la réunion annuelle des contrôleurs des dépenses publiques 2021, qui s’est tenue mardi 14 décembre 2021 sous le thème ” Quelle approche pour plus de rationalisation des dépenses publiques face aux défis budgétaires “.
Pour Kaddour, la solution ne réside pas non plus dans le recours à des sources internes ou externes d’endettement, mais plutôt de limiter cet endettement et d’identifier un équilibre entre les ressources et les dépenses.
Elle a rappelé que l’endettement total de l’Etat tunisien en dinars a quadruplé au cours de la dernière décennie, passant de 25 milliards de dinars en 2010 à 100 milliards de dinars en 2020. “Cette situation pèse actuellement lourd sur le budget de l’Etat et affectera les grands équilibres durant les années à venir”, s’inquiète-t-elle.
Pour la conseillère de Bouden, l’Etat n’a pas d’autre choix, aujourd’hui, que de rationaliser davantage les dépenses publiques durant de nombreuses années et d’œuvrer à doubler les capacités économiques, au cours des prochaines années, d’autant plus que les partenaires traditionnels de la Tunisie vivent actuellement une période de reprise économique post pandémie.
Elle a fait savoir que le gouvernement œuvrera à relancer l’économie en assurant le redémarrage des moteurs de production le plus rapidement possible, en boostant la valeur ajoutée de divers produits et en encourageant l’entrepreneuriat.
Le gouvernement fournira les fondements de la création de richesse via l’investissement, l’épargne et la prospection de nouveaux marchés, tout en simplifiant les procédures administratives, a-t-elle avancé, ajoutant que le gouvernement est déterminé à accélérer les réformes nécessaires et à suivre les transformations majeures dans le monde, telles que la transformation digitale et énergétique.
Kaddour, a toutefois, noté que la crise de la finance publique se poursuivra et s’aggravera encore, estimant que son dénouement est tributaire de la résolution des crises du système économique et social qui ont atteint un niveau sans précédent, au cours des deux dernières années.
La crise s’est aggravée aussi à cause de facteurs structurels et conjoncturels, suite à la propagation de la pandémie Covid-19 qui a impacté les économies des pays et l’économie tunisienne qui repose principalement sur un tissu fragile de petites et moyennes entreprises (PME), a-t-elle encore affirmé.