La situation des finances publiques est difficile mais la réforme de ces finances et la gestion de la crise restent possibles a indiqué mardi, le contrôleur général des dépenses publiques, Wahbi Hammi, lors de la conférence annuelle des contrôleurs des dépenses publiques 2021, tenue, à Gammarth sur le thème “Quelles visions pour rationaliser davantage les dépenses publiques face aux défis du budget “.
Et d’ajouter que “la gestion de la crise est possible à travers l’adoption d’une Loi de Finances révolutionnaire pour l’année 2022 pour faire face à la crise aiguë des finances publiques. Cette LF 2022 devrait être axée sur la justice fiscale, la lutte contre l’évasion fiscale et la rationalisation des dépenses publiques”.
Hammi a affirmé que “la réforme des finances publiques est aussi, possible, en accélérant le rythme de vaccination pour éviter les répercussions possibles d’éventuelles nouvelles vagues de coronavirus, et la mise en place d’un nouveau contrat social qui inspire l’esprit de solidarité et de citoyenneté et permet l’instauration d’une finance publique solidaire où l’effort est équitablement partagé”.
Le responsable pense par ailleurs, que “la réforme de la finance publique passe aussi, par l’instauration de la culture et des bases de la bonne gouvernance dans les entreprises et les établissements publics, ce qui favoriserait l’amélioration de leurs performances et la réduction de leurs pertes”.
Il a, à ce titre, appelé à tirer profit de la reprise de l’économie mondiale et du numérique mais également des signes de relance du secteur agricole suite aux dernières précipitations pour mettre en place de nouvelles approches visant à rationaliser les dépenses publiques.
Il a encore, plaidé pour une transition de la lutte contre la corruption vers une approche de prévention de la corruption à travers la mise en place d’un ensemble de mécanismes dont la révision du système d’achat public en ligne “Tuneps”, afin d’en faire un véritable outil de lutte contre la corruption ainsi que la promulgation des textes d’application nécessaires aux législations relatives à la lutte contre la corruption.
Hammi a, en outre, évoqué les principales menaces qui planent sur les finances publiques durant les années à venir notamment l’apparition de nouvelles vagues de la pandémie du coronavirus qui pourraient prolonger la récession mondiale et maintenir la tendance haussière des prix du pétrole.
A l’échelle nationale, les principales menaces sont selon lui, la persistance de la corruption, le dérapage des dépenses publiques et l’évasion fiscale.
De son côté, Jawaher Ben Amor, Cheffe du Comité Général de l’Administration du Budget, a évoqué la situation difficile des finances publiques depuis 2010 et le déséquilibre croissant entre les ressources et les dépenses qui a été derrière l’aggravation du déficit budgétaire et la montée de l’endettement.
Selon elle, les perturbations sociales et sécuritaires et la détérioration du climat des affaires qui ont conduit à la régression des investissements et de la productivité et partant, de la croissance, restent les raisons principales derrière ces dérapages.