L’organisation International Alert Tunisie et l’association Nomad 08 ont annoncé, mercredi à Tunis, le lancement de la campagne ” l’eau, un droit constitutionnel ” dans le cadre du projet ” renforcement de la gouvernance démocratique et participative de l’eau dans la région de Kasserine “, lancé en juillet 2021.
” L’objectif est de mobiliser tous les efforts de la société civile pour garantir le droit des citoyens à l’eau, notamment, dans les régions marginalisées et défavorisées et de créer un nouveau modèle de développement qui préserve le droit des générations futures à l’eau et met fin à l’épuisement des réserves hydrauliques en Tunisie”, a souligné, Mehdi Barhoumi, représentant d’International Alert Tunisie dans une déclaration à l’agence TAP en marge de la conférence de lancement.
” Les chiffres ont montré que la moyenne nationale de raccordement des foyers à l’eau potable est estimée à 84% alors qu’elle n’a pas dépassé 60% dans la région de Kasserine “, a-t-il fait savoir.
Selon Barhoumi, la région de Kasserine n’est qu’un exemple de beaucoup d’autres régions marginalisées dont les indicateurs socio-économiques sont faibles et l’accès à l’eau demeure difficile alors que c’est un droit constitutionnel élémentaire et basique.
Pour sa part, Mohamed Bouzgarrou, avocat à la cour de cassation a souligné, dans une déclaration à l’agence TAP, que l’accès à l’eau est un droit inscrit dans la constitution de 2014. En effet, l’article 44 stipule que le droit à l’eau est garanti et qu’il est du devoir de l’Etat et de la société de préserver l’eau et de veiller à la rationalisation de son exploitation.
D’après Bouzgarrou, le code des eaux de 1975 est encore en vigueur alors que ses articles ne sont plus adaptés à la situation socio-économique du pays.
” Les lois et les politiques publiques doivent être révisées pour une meilleure gestion des ressources hydrauliques et un meilleur accès des citoyens à l’eau potable essentiellement dans les régions marginalisées “, a-t-il dit.
La conférence a été aussi une occasion pour projeter un film documentaire intitulé ” Kasserine, l’eau de la dignité “, qui a mis en évidence la difficulté d’accès à l’eau potable dans la région de Kasserine et évoqué l’impact de la pollution industrielle sur les ressources hydrauliques.