Le Musée national de Carthage abrite une exposition d’objets du patrimoine composée de 374 pièces historiques et archéologiques, saisies ou restituées, qui datent de différentes époques.
Intitulée “Notre patrimoine une richesse inestimable”, l’exposition est composée d’objets faisant partie d’une large sélection de 40 mille trésors du patrimoine national qui ont été saisis ou restitués par l’Etat tunisien entre 2012 et 2019.
L’exposition dont l’inauguration officielle a eu lieu jeudi soir, sera ouverte au public sur plusieurs mois, à partir de ce vendredi 17 décembre 2021. Elle est organisée par l’Institut national du patrimoine (INP) et l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de la promotion culturelle (AMVPPC).
Les objets exposés tournent autour de quatre axes : la vie quotidienne, les œuvres d’art et les statues, l’architecture et la céramique, les croyances et les religions. Ils s’agit essentiellement de manuscrits hébreux, de statues en céramique en divers formats, des ustensiles de ménage comme de la poterie et la verrerie, de bijoux, des pièces de monnaie, de tableaux d’art…
L’exposition offre à voir une variété d’objets qui racontent l’histoire d’un passé glorieux. Chaque objet est accompagné d’une présentation détaillé avec une description de la date et le lieu de sa saisie ou restitution, et l’unité sécuritaire qui l’a découvert.
Faouzi Mahfoudh, directeur général de l’INP, a déclaré que “les objets saisis acquièrent une haute valeur historique, artistique et esthétique”.
“L’exposition vise la sensibilisation du grand public quant à l’importance de ces objets du patrimoine national dont certains ont été remis par de citoyens conscients de leur valeur inestimable”, a-t-il dit.
Il est permis la possession d’objets du patrimoine à condition d’en faire la déclaration auprès des institutions concernées, rappelle Mahfoudh, citant notamment les objets acquis dans le cadre d’un héritage familial.
Cependant la loi n’autorise pas les personnes bénéficiaires à les vendre ni à les offrir à une partie tierce. En cas de contravention de ce principe, l’objet en question sera restitué par l’Etat qui en sera le seul propriétaire.
Amel Hachena, directrice générale de l’Amvppc, a évoqué la symbolique de l’organisation de cette exposition, visant les trafiquants des objets du patrimoine. “La Tunisie est soucieuse de préserver son patrimoine matériel et les objets vendus seront éventuellement saisis ou restitués”, a-t-elle indiqué.
Les deux responsables des institutions organisatrices ont évoqué le rôle des structures relevant du ministère des Affaires culturelles et celui des unités sécuritaires dans la préservation du patrimoine national. La police et la Douane ont largement contribué dans l’arrestation des trafiquants et les dénicheurs des trésors archéologiques.
Le trafic des objets du patrimoine est un réseau mondial qui a longtemps touché le patrimoine national de plusieurs pays.
En Tunisie, ce phénomène a connu une grande ampleur après la révolution de 2011 et la chute du régime de Ben Ali. L’entourage familial du président déchu en était parmi les grands bénéficiaires à travers la possession illégale d’objets de valeur, du patrimoine national historique et archéologique.
Des pièces importantes du patrimoine national demeurent introuvables ou exposées dans des grands musées dans d’autres pays. Les institutions officielles demeurent parfois impuissantes devant ce phénomène.