Toute enquête sur la pauvreté en Tunisie doit tenir compte de la précarité socioéconomique des ménages”, estime Najla Arfa, sociologue et coordinatrice de l’Observatoire social du forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).
Dans une déclaration à l’agence TAP, elle affirme que dans le calcul de la pauvreté en Tunisie, le ministère des Affaires sociales ne tient pas compte de la précarité socioéconomique des individus et les chiffres ne sont donc pas actualisés.
“Ces indicateurs officiels ne tiennent pas compte de l’inflation financière ni du pouvoir d’achat du consommateur qui ne cesse de croître”, a-t-elle précisé.
Selon Arfa, l’enquête sur la pauvreté doit tenir compte de l’accès aux services de soins, de l’échec et du décrochage scolaire et de la malnutrition. “Le recensement de la pauvreté en Tunisie concerne les personnes qui ont un revenu inférieur au salaire minimum garanti (240 dinars dans le secteur agricole et 270 dinars dans les autres secteurs)”, dit-elle.
Elle fait aussi remarquer qu’une étude réalisée en 2021 par International Alert, l’institut des études économiques et sociales en France et la fondation Friedrich-Ebert (bureau de Tunis) a révélé qu’entre 40 et 50% de la population du Grand Tunis est dépourvue des nécessités de vie et n’est pas capable de subvenir à ses besoins les plus élémentaires.
L’étude a montré que pour une famille composée de 4 personnes, le revenu mensuel du ménage doit être supérieur à 2466 pour pouvoir subvenir aux besoins élémentaires de la famille (nutrition, logement, enseignement, santé et autres services), a-t-elle ajouté.