Les représentants des pays de la Méditerranée et de la mer Noire se sont réunis à l’occasion de la session annuelle de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) tenue en novembre dernier, selon l’organisation onusienne.
Ils ont adopté 21 recommandations contraignantes et 14 résolutions visant à renforcer les efforts en faveur de la conservation, l’utilisation durable et la gestion des ressources halieutiques en Méditerranée et en mer Noire. Ces mesures portent sur des aspects tels que la mise en place de mesures de gestion pour une pêche au chalut durable, la définition d’une taille minimale de référence de conservation pour les stocks prioritaires, l’atténuation des impacts de la pêche sur les espèces vulnérables, les zones de pêche réglementée ou encore la communication d’informations concernant l’utilisation d’espèces non indigènes en aquaculture.
Parmi ces mesures, la résolution concernant les engins de pêche abandonnés, perdus ou rejetés est la première du genre en Méditerranée et en mer Noire. Les filets fantômes, comme on les appelle plus généralement, constituent une part importante de la pollution marine, qui menace les habitats sensibles, et présentent un risque d’enchevêtrement ou d’ingestion pour la faune marine, d’après l’organisation.
A cet égard, les pays ont adopté une procédure détaillée destinée aux navires de pêche perdant leurs engins (procédure de récupération). En outre, ils sont convenus de travailler à l’élaboration des lignes directrices visant à équiper les ports d’installations permettant de récupérer les engins de pêche rejetés.
Mise en œuvre uniforme des décisions
L’un des principaux objectifs de la session annuelle était de soutenir le cadre de conformité de la Commission au moyen d’un plan solide et opérationnel prenant en compte le suivi, le contrôle et la surveillance et incluant des mesures novatrices pour la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR). Ce plan garantira un suivi rapide des mesures concrètes prises au niveau national afin d’assurer la pleine application des recommandations ambitieuses qui ont été adoptées et d’exhorter l’ensemble des pays à respecter leurs engagements.
Et afin d’aider les garde-côtes nationaux, les entités chargées de l’application de la législation en matière de pêche, une liste des navires présumés pratiquer la pêche INDNR a été établie.
A compter de fin novembre dernier, cette liste devrait être renforcée et complétée par toutes les informations pertinentes disponibles via les organisations régionales de gestion des pêches opérant dans d’autres régions du globe, ce qui facilitera ainsi l’identification des navires INDNR par la communauté internationale, quel que soit l’endroit où ils opèrent.
” La nouvelle liste des navires INDNR de la CGPM, associée aux nouvelles décisions sur les procédures d’observation, les responsabilités des Etats du pavillon et la dissuasion des cas de non-conformité, permettra d’identifier rapidement tous les navires figurant sur d’autres listes de navires INDNR s’ils venaient à entrer dans les eaux de la Méditerranée et de la mer Noire “, a expliqué le Secrétaire Exécutif de la CGPM, M. Abdellah Srour.
” Cela permettre de réagir plus rapidement et la CGPM pourra ainsi immédiatement prendre des mesures fortes contre ces navires tout en renforçant la coopération avec d’autres organisations régionales de gestion des pêches “selon lui.