Pour sortir de la crise économique, la Tunisie doit impérativement relancer la croissance économique et le développement, estime l’expert et professeur d’économie, Ryadh Ben Jelili.
Intervenant jeudi 23 décembre 2021 lors d’un colloque organisé sur la ” situation économique du pays et les solutions de sortie de la crise” par le journal électronique Montadayet, Jelili a rappelé un principe économique bien connu: la croissance économique dépend essentiellement du processus de production. “Or, le processus de production en Tunisie est bloqué au détriment des catégories sociales qui souffrent de la détérioration de leur pouvoir d’achat et du chômage”.
Pour débloquer la situation, il faut, d’après lui, mettre l’accent sur les industries manufacturières qui permettront de gagner en termes de valeur ajoutée, d’emploi, d’intégration sur le marché international d’autant plus que la Tunisie a une grande expérience et capacité en la matière.
A rappeler que la valeur des industries manufacturières représentait avant la révolution un taux de 19%, contre 14,5% enregistrés aujourd’hui. Le secteur contribue à hauteur de 43% en matière de l’emploi salarié, estimant que les secteurs les plus importants sont ceux qui répondent à la fois aux exigences du marché local et celles du marché d’exportation. Il s’agit de l’agroalimentaire, des industries électriques et mécaniques, des industries chimiques et des industries pharmaceutiques.
Un programme économique de 4 ans recommandé
Pour sa part, l’expert du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et professeur d’économie, Ali Chebbi, plaide pour la mise en place d’un programme économique à moyen terme de 4 ans. Les autorités doivent axer leurs efforts, dans le cadre de ce programme, sur des objectifs réalisables, a-t-il dit, recommandant au passage des politiques axées sur les volets institutionnel, financier, et industriel .
Sur le plan opérationnel, l’expert recommande la mise en place d’une politique d’endettement étudiée, à travers laquelle le pays se fixe des conditions de soutenabilité de la dette et introduit des réformes à moyen et à long termes.
Chebbi revient sur les obstacles qui sont pénalisants en Tunisie en dépit des “opportunités structurelles, dont une économie assez diversifiée, un secteur privé assez actif, et un potentiel d’exportation”.
Il s’agit, d’après lui, de la fragilité macroéconomique, la croissance stagnante et la non soutenabilité de la dette et du déficit public, en plus “d’un chômage structurel inédit, une opacité de l’environnement informationnel et une baisse continue de l’investissement”.