L’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes (INLCTP) vient de publier un guide pour la réinsertion des victimes de la traite des personnes en Tunisie, qui comprend les principales directives permettant la prise en charge de ces personnes, sans discrimination sur la base de la couleur, du genre, de l’âge, de la religion et de l’appartenance sociale, ethnique, politique ou régionale.
Il comprend également les bases préalables à l’accompagnement des victimes de la traite vers l’insertion dont notamment les mesures de protection urgentes et la sécurité en tenant compte d’un ensemble d’éléments principalement recommandés tels que la situation psychologique, sanitaire et matérielle des victimes.
Ce guide d’accompagnement fournit aux victimes de la traite des personnes la possibilité de l’hébergement sécurisé conformément à la loi organique numéro 61 de l’année 2016 relative à “la prévention et la lutte contre la traite des personnes et à aider les victimes à détecter si elles sont exposées à une des formes d’exploitation”.
Il prévoit également l’hébergement familial et l’hébergement dans un milieu alternatif ou institutionnel dans l’un des centres d’hébergement appartenant aux structures gouvernementales ou au tissu associatif.
S’agissant des victimes de la traite parmi les enfants scolarisés, le guide prévoit l’inscription ou la réinscription des élèves dans les écoles primaires et collèges en coordination avec le délégué de protection à l’enfance territorialement compétent, l’instance de lutte contre la traite des personnes et les commissariats régionaux de l’éducation, outre la réinscription dans les lycées, écoles supérieures et universités en coordination avec l’INLCTP et les structures concernées.
Par ailleurs, des mesures on été prise dans ce guide d’accompagnement en vue de favoriser la réinsertion des victimes de la traite en situation de handicap en vertu de la loi 216/61 qui considère que la carence mentale ou physique constitue une situation de vulnérabilité. Les personnes concernées nécessitent une prise en charge particulière pour leur réinsertion selon des programmes mis en place par les structures étatiques et les organisations de la société civile.
D’autre part, la réinsertion des personnes de nationalité étrangère victimes de la traite des humains a été évoquée dans ce guide. Elles bénéficient de mécanismes d’accompagnement, de suivi et d’évaluation par l’instance et toutes les parties intervenantes selon les besoins spécifiques de la victime.
Il convient de rappeler qu’un mécanisme national d’orientation des victimes de la traite des personnes a été lancé récemment en Tunisie à l’initiative de l’instance nationale de lutte contre la traite des personnes avec l’appui du conseil de l’Europe et la contribution de la Suisse et la Norvège ainsi que d’un nombre de pays et d’organisations de la société civile.