Cette année aura été encore une année difficile pour nos sociétés, pour nos économies et pour le tourisme. Plusieurs millions d’emplois et d’entreprises restent menacés, leur sort suspendu à l’évolution de la crise et aux interventions des pouvoirs publics. Cela étant, nous voici loin de là où nous étions lorsque la pandémie a été déclarée, en mars 2020, car nous avons su poser, comme bases de la relance du tourisme, la durabilité, l’innovation et la population, en misant sur l’investissement dans un avenir résilient.
Agir ensemble
Au cours de l’année écoulée, les campagnes de vaccination tout comme le dépistage et le traitement de la COVID-19 ont beaucoup progressé. De même, il y a eu des avancées significatives pour trouver le bon équilibre entre, d’une part, protéger la population et, d’autre part, maintenir la contribution vitale du tourisme, comme en témoigne la collaboration efficace entre l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) depuis le tout début de la pandémie.
C’est une approche multilatérale et fondée sur la collaboration qui est, et doit rester au cœur des efforts pour mettre à profit les enseignements tirés en si peu de temps.
Depuis le premier jour, nous plaidons en faveur de protocoles de voyage harmonisés. Ceux-ci tiennent une place centrale dans la reprise du tourisme dans de nombreuses régions du monde, en particulier les destinations de l’hémisphère Nord pendant la haute saison estivale.
Nous nous sentons également encouragés par la résilience et la détermination affichées par la filière tourisme elle-même et par nos États membres.
Élargir notre champ d’action
Les concours d’innovation de l’OMT et de start-up suscitent toujours plus d’intérêt. Ils font émerger les talents et traduisent un désir partagé d’ouverture à de nouveaux acteurs et aux idées nouvelles.
Notre écosystème mondial d’innovation compte à présent plus de 12 000 start-up de 160 pays, 83 millions d’USD mobilisés et 300 entreprises partenaires actuellement à l’œuvre pour mettre au point de nouvelles technologies dans le tourisme.
Les programmes de l’OMT en matière d’éducation ont une portée sans précédent : ils ont accueilli plus de 20 000 étudiants de 100 pays en seulement 18 mois. Nous cherchons à promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie grâce à des partenariats avec les cinq institutions les plus prestigieuses au monde du tourisme et de l’hôtellerie.
À elles toutes, IE University, Les Roches, Glion Institute, l’École Ducasse et Swiss Education Group proposent 19 cours en ligne en espagnol, en anglais et en arabe, formant véritablement une « université en ligne d’universités ».
Tout ce travail repose sur l’analyse des données relatives aux investissements dans le tourisme rendue possible par notre partenariat avec le Financial Times. L’OMT a ainsi pu faire paraître les premières Lignes directrices en matière d’investissement dans le tourisme, auxquelles nous cherchons maintenant à donner une dimension supplémentaire en élaborant des lignes directrices pour l’exploitation touristique par pays.
On ne saurait concevoir la relance du tourisme sans investissements verts. Nous collaborons avec des institutions telles que la Société financière internationale (IFC), de la Banque mondiale, et la Banque interaméricaine de développement. À ce jour, plus de 200 investisseurs ont rejoint le réseau mondial d’investissement de l’OMT à l’appui d’activités cruciales, comme aider les chaînes hôtelières de 50 pays à devenir plus durables.
Pour la population et pour la planète
Le secteur du tourisme est prêt à s’atteler à la tâche pour être à la hauteur de ses responsabilités à l’égard de la population et de la planète, comme en témoigne l’énorme intérêt suscité par la Déclaration de Glasgow sur l’action climatique dans le tourisme rendue publique au Sommet des Nations unies sur le climat (COP26). Les engagements se multiplient pour réduire de moitié les émissions d’ici 2030 et atteindre zéro émission nette le plus tôt possible avant 2050 : par centaines, des pays membres, destinations individuelles, entreprises mondiales, acteurs locaux et médias se mobilisent, et leur nombre ne cesse de grandir.
Pour la population, nous veillons à ce que les retombées du tourisme soient partagées le plus largement et le plus équitablement possible. Dans ce but, nous défendons le tourisme comme moteur du développement rural, par exemple dans le cadre de l’initiative de l’OMT des Meilleurs villages pour le tourisme.
Lancée avec beaucoup d’enthousiasme cette année, celle-ci a permis de mettre à l’honneur 44 villages de 32 pays lors de notre récente Assemblée générale, récompensant leur engagement de développer le tourisme en ayant en ligne de mire les objectifs de développement durable.
La vingt-quatrième session de l’Assemblée générale de l’OMT a rassemblé nos Membres à Madrid pour parler d’une seule voix. Les Membres ont félicité l’OMT pour le travail accompli pendant la pandémie et pour sa vision de l’avenir à la fois de l’Organisation et du secteur, et ont entériné des initiatives majeures comme le premier Code international de protection des touristes. Ce cadre juridique appelé à faire date est destiné à rétablir la confiance envers les voyages, laquelle est un ingrédient vital pour la reprise.
Je suis très reconnaissant du large soutien exprimé par nos Membres qui ont placé leur confiance en moi pour accomplir un deuxième mandat de Secrétaire général de l’OMT.
La prise en compte du tourisme
Dans une crise, on voit ce qui est important et qui sont ses amis. La pandémie a montré, comme jamais auparavant, l’importance du tourisme pour nos économies et pour nos sociétés. Le tourisme est maintenant à l’ordre du jour sur la scène mondiale et occupe une place centrale dans les plans d’action nationaux et internationaux pour le redressement.
Quant à l’appui à l’OMT, il n’a jamais été aussi fort ou aussi visible. Ces 12 derniers mois, nous avons renforcé nos principaux partenariats dont ceux avec le G20 et le G7, avec l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), avec la Banque mondiale, avec la Banque interaméricaine de développement (BID), avec la Société andine de développement (SAD) et avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Nous avons à présent une voix qui porte au plus haut niveau du système des Nations Unies, avec notamment la reconnaissance historique du rôle du tourisme et de l’OMT par le Secrétaire général de l’ONU.
Plus près de nos Membres
L’OMT a accompli une avancée majeure pour être sur le terrain aux côtés des Membres. Cette année, nous avons ouvert le premier bureau régional pour le Moyen-Orient à Riyad, dans le Royaume d’Arabie saoudite. Installé et ouvert en un temps record, ce bureau va être une plateforme pour tenir notre engagement en faveur de l’éducation et servir de centre mondial pour le tourisme et le développement rural.
Nous nous employons à nous rapprocher de nos Membres des autres régions et chercherons aussi à ouvrir les premiers bureaux régionaux en Afrique et dans les Amériques.
Parallèlement aux préparatifs concernant ces nouveaux centres, nous accueillons également de nouveaux États membres. Antigua-et-Barbuda, où le tourisme est un pilier de l’économie, fait son entrée à l’OMT. C’est un signe que les pays qui dépendent du tourisme comptent sur l’OMT et s’appuient sur elles, et nous sommes, pour notre part, prêts à tenir notre rôle. En outre, notre réseau de Membres affiliés issus du secteur privé, des administrations locales, destinations et milieux universitaires ne cesse de prendre de l’ampleur.
Notre collaboration avec des organes de presse s’étend elle aussi grâce à de nouveaux partenariats conclus avec Euronews, Xinhua et Travel Index, en plus de la relation existante avec CNN International. De la sorte, le message concernant le rôle du tourisme au service du développement pourra continuer à être diffusé auprès d’un auditoire mondial qui n’a jamais été aussi vaste et aussi varié.
L’avenir commence aujourd’hui
L’évolution de la pandémie en cette fin d’année pousse à la vigilance et à faire passer encore une fois la santé publique avant toute autre considération.
Mais c’est aussi la confirmation de notre position initiale, à savoir que l’on ne pourra avancer qu’en travaillant en collaboration et par des mesures reposant sur des données factuelles, pas des spéculations ou des calculs politiques.
En prenant appui sur les réalisations de 2021, l’OMT est bien placée pour bâtir un meilleur tourisme ces prochaines années, avec un secteur prêt à redémarrer quand les conditions seront réunies.
C’est dans cet esprit que je vous souhaite à toutes et à tous santé et sérénité en 2022. L’OMT se tient à vos côtés pour continuer à avancer ensemble.