Le projet de gestion intégrée des forêts, visant l’amélioration du niveau de vie des habitants de la région du Nord-ouest de la Tunisie, est prolongé jusqu’à l’année 2024, faute d’exécution dans les délais, a fait savoir dans un entretien accordé à l’Agence TAP, le Représentant résident de la JICA Tunisie, Shinhohara Shunei.
Durant la période de prolongation de trois années, la priorité sera accordée à la lutte contre les incendies et la réhabilitation des pistes agricoles. La prolongation du projet, mis en œuvre depuis 2008, par le ministère de l’Agriculture, est décidée par son bailleur de fonds, l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA).
Cette décision prise en 2021, vient après les retards importants et même de blocage qu’a connu ce projet à cause des changements socio-économiques et politiques profonds durant la période post-révolutionnaire, a précisé Shunei.
En plus, ce projet exécuté dans les gouvernorats de Béja, Jendouba, Le Kef, Siliana et Zaghouan, n’a pas été épargné de l’impact de la crise de coronavirus. En effet, la réalisation des consultations et des marchés, le suivi et la réception des travaux réalisés ont été fortement perturbés.
Toutefois, les objectifs physiques ont été réalisés à 90%, voire même à 140% pour certaines composantes. A titre d’exemple, pour la composante développement social, la réalisation est de plus de 80 %.En termes de gestion et de conservation des forêts de manière durable, le projet a connu beaucoup de succès, qui s’est manifesté par une collaboration entre la population locale et l’administration, à travers une approche participative.
A cet égard, Shunei a rappelé que l’amélioration de la vie sociale des habitants de la forêt, est un facteur déterminant pour pouvoir impliquer les populations de ces régions dans la protection de cette richesse forestière.
Financé par un prêt de la JICA à hauteur de 3 128 millions de Yen (68 Millions de dinars), ce projet cible le développement de 72 zones forestières à travers des actions de boisement de 1,5 ha et de développement d’activités intégrées de conservation des forêts et des eaux.
Ainsi, plusieurs composantes visant la conservation des écosystèmes forestiers sont entreprises dans le cadre de ce projet, dont les plantations forestières et pastorales, la conduite des peuplements, l’ouverture et l’entretien des pistes, l’aménagement de parcs nationaux, la réhabilitation des pépinières forestières, la conservation des eaux et du sol et la protection contre les incendies.
La revalorisation des ressources en eau, un des importants piliers de la coopération tuniso-japonaise
Shunei a évoqué la revalorisation des ressources en eau dans ce projet, soulignant que cette composante constitue l’un de principaux piliers de la coopération tuniso- japonaise. ” L’eau constitue aujourd’hui un défi majeur, et sa préservation et sa valorisation, notamment dans un pays comme la Tunisie, ou les ressources en eau sont relativement rares, constitue un sujet très important “.” Ce projet a permis la construction de 200 citernes de collecte des eaux pluviales (majels) dans les villages de ces cinq gouvernorats, qui n’ont pas accès à l’eau. La construction de ces citernes a permis à ces habitants d’avoir un accès facile en ressources en eau pour leur assurer une vie humaine décente “.
“Grâce à ce récupérateur d’eau pluviale, les habitants de ces régions ont eu un accès facile aux ressources en eau pour l’irrigation d’appoint des arboricultures, pour l’abreuvement du cheptel ou pour l’irrigation des potagers, et le développement de l’apiculture”.
Et d’ajouter que concomitamment à ce projet (dans sa composante eau), la JICA entreprend plusieurs autres projets dans le domaine de l’eau en Tunisie. En totalité, ce sont onze projets qui sont en cours d’exécution, a fait savoir le responsable.”
Actuellement, nous sommes en train de coopérer avec le gouvernement tunisien pour la réalisation de 11 projets, en cours d’exécution, dans le domaine de l’eau, répartis sur tous les gouvernorats du pays, dont 7 projets de financement, d’une valeur de 80 milliards de yen japonais , l’équivalent de 2 milliards de dinars.
Plus que la moitié de ces 7 projets sont presque à la fin de réalisation. Les bénéficiaires de ces projets sont la SONEDE, l’ONAS, le ministère de l’Equipement et celui de l’Agriculture”.
Ces projets portent sur l’alimentation en eau potable des zones rurales de Jendouba (96%), l’amélioration de la desserte en eau potable des centres urbains (88%), l’amélioration de l’environnement des eaux des centres urbains dans 10 gouvernorats (33%), la construction de la station de dessalement d’eau de mer de Sfax (10%), la protection contre les inondations de Grand Tunis (97%), et enfin la protection contre les inondations de l’Oued Medjerda, dont le démarrage a eu lieu à la mi-décembre 2021.
Les quatre autres projets concernent l’assistance technique, la formation et le développement humain, dans le domaine de l’eau. Il s’agit ainsi, des études de faisabilité pour la gestion intégrale de la sédimentation du barrage Sidi Salem, et pour la construction d’une station de traitement avancé des eaux traitées à Gabès, en plus des formations et bourses pour le développement des ressources humaines, ainsi que de l’assistance technique pour la réduction et le contrôle des eaux perdues non génératrices de revenus au profit de la SONEDE.
Une assistance technique sera lancée prochainement, dans une première étape à la SONEDE Médenine, en tant qu’expérience pilote, puis elle sera généralisée à tous les gouvernorats. La coopération entre la Tunisie et le Japon est déterminée selon le plan national de développement (PND), établi par les autorités tunisiennes, et selon les programmes du gouvernement tunisien.
La JICA peut également proposer des solutions par rapport aux projets planifiés par le gouvernement. Cette coopération cible la croissance économique dans le pays, la réduction de la disparité régionale, l’accompagnement des autorités tunisiennes dans leur réponse à des thématiques globales, telles que le changement climatique, la préservation, la revalorisation des ressources en eau, la résilience contre les catastrophes naturelles, la vie décente, et le développement territorial …