Selon le quotidien espagnol El Pais qui cite le chercheur à l’université de Brême et spécialiste de l’Afrique du Nord, Kressen Thyen, « la glace est en train de fondre entre le Maroc et l’Allemagne. Et il y a un intérêt clair des deux côtés à revenir à des relations diplomatiques amicales, car la crise devient coûteuse, pas seulement en termes économiques ».
Cependant, le chercheur affirme que l’Allemagne n’a pas changé d’avis à propos de question du Sahara occidental, assurant qu’« elle continue de soutenir une solution basée sur la dernière résolution de l’ONU, mais la diplomatie allemande reconnaît que cette solution doit être acceptable pour toutes les parties et que le gouvernement marocain contribue au processus ».
Toujours selon la même source, «… les échanges entre le Maroc et l’Allemagne ont pâti du gel des relations entre les deux pays, et sont revenus à des niveaux inférieurs à ceux enregistrés en 2012. Troisième partenaire commercial européen du Maroc après l’Espagne et la France, l’Allemagne compte près de 300 entreprises opérant dans le pays, notamment à Casablanca et Tanger. Aussi, d’importants investissements sont en attente dans les énergies renouvelables pour produire de l’hydrogène vert ».
En 2021, le Maroc a importé pour 17,51 milliards de dirhams de marchandises de l’Allemagne, une baisse de 21,7 % par rapport à 2020 et de 27,8 % par rapport à 2019. Ces flux sont constitués principalement des véhicules à moteur et leurs pièces, des machines ainsi que des produits chimiques et de l’électrotechnique.
Parallèlement, l’Allemagne a importé pour 6,5 milliards de dirhams de biens en provenance du Maroc (-24,2 % par rapport à l’année 2020, -27,9 % comparé à 2019), dont notamment du textile, de l’alimentation, de l’électrotechnique, des produits chimiques et autres matières premières.
En outre, les dix mois de suspension des relations diplomatiques ont fait au Maroc plus de 1 200 millions d’euros de subventions…, rapporte El Pais. Un chiffre qui augmente de près de 3 milliards quand on ajoute les prêts destinés à soutenir le tissu entrepreneurial marocain et les aides directes. « Au total, le Maroc a cessé de recevoir quelque 4 200 millions d’euros de Berlin. Pendant la crise, les fondations et organismes allemands ayant une délégation au Maroc (la Banque de développement KfW, par exemple) ont pratiquement suspendu toute leur activité ».
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