La Tunisie est actuellement confrontée à des problèmes environnementaux de plus en plus complexes, liés notamment au tarissement des ressources en eau et en énergie primaire et à l’absence d’une véritable stratégie de gestion des déchets, ce qui rend encore plus pénible le quotidien des Tunisiens.
L’heure est d’abord au bilan de l’année 2021, avec l’accumulation des dossiers relatifs à la gestion des déchets, notamment solides, en Tunisie.
Des scandales à répétition
Ainsi, à l’exception de l’affaire des déchets de Rouisset à Kairouan, qui est en voie de résolution après l’intervention de la justice, plusieurs scandales ont été enregistrés, avec le déversement d’eaux polluées dans le cours de l’Oued Medjerda à Béja (22 mars 2021), la mort de bétail à cause des eaux polluées rejetées par des industriels dans la Sebkha de Tazarka à Nabeul (28 mai 2021), et la poursuite de l’utilisation dans le pays de 33 pesticides interdits en Europe (mai 2021) et l’enfouissement de déchets dangereux à Jebel Hadada (Nabeul).
Mais il s’agit principalement du non rapatriement, jusqu’à présent, des cargaisons de déchets importés illégalement d’Italie, depuis mai 2020, en dépit de déclarations des responsables tunisiens sur une issue proche de ce problème.
Selon le ministère de l’Environnement, des pourparlers sont en cours entre les deux pays pour le rapatriement des 212 conteneurs qui stationnent toujours au port de Sousse depuis bientôt deux ans, alors qu’un mystérieux incendie s’est déclaré le 29 décembre 2021 dans l’entrepôt de Soreplast (à Msaken), la société tunisienne importatrice de ces déchets.
Blocage du site Agareb par les habitants
Il y a également le scandale de l’accumulation, durant plusieurs semaines, des déchets à Sfax, deuxième ville économique du pays. Les autorités tunisiennes cherchent depuis des mois une alternative à la décharge d’Agareb (Sfax), dont la capacité a atteint ses limites. En effet, après l’obtention par les habitants depuis 2019 d’un jugement judiciaire favorable à la fermeture immédiate et définitive de cette décharge, le problème réside dans le blocage du site par les citoyens d’Agareb ainsi que le refus des habitants de Limaya, un petit village agricole, relevant de la délégation de Menzel Chaker, de l’aménagement d’une décharge dans leur localité.
Entre temps, l’ANGED semble toujours incapable de trouver des solutions alternatives et durables pour la gestion des ordures ménagères, dans les différentes régions pays au point où quelques responsables du secteur se posent des questions sur l’intérêt de maintenir une telle agence en l’absence de résultat tangible et en raison des soupçons de corruption qui pèsent sur ses responsables depuis 2011, date de l’apparition du rapport d’Abdelfatah Amor (Commission nationale d’investigation sur les affaires de corruption et de malversation).
Ainsi, après Djerba et Sfax, le même scénario risque de survenir également dans la capitale (Tunis) avec la décharge contrôlée de Jebel Chakir, dont le contrat d’exploitation a expiré depuis le 4 octobre 2021, mais l’ANGED a choisi de le prolonger de 6 mois en dépit de l’engagement d’un gouvernement précédent à le fermer.