L’Organisation non gouvernementale ” Transparency International ” vient de publier l’édition 2021 de son rapport annuel, classant 180 pays, entités et territoires selon l’indice de perception de la corruption dans le secteur public.
Avec un score d’Indice de perception de la corruption (IPC) de 44/100, le même que celui obtenu l’année précédente, la Tunisie occupe la 70ème place à l’échelle mondiale et la 6ème place à l’échelle arabe devancée par les Emirats arabes unis (24ème), le Qatar (31ème), l’Arabie saoudite (52ème), le Sultanat d’Oman (56ème) et la Jordanie (58ème), indique le rapport de Transparency International.
Le même rapport révèle que les niveaux de corruption dans le monde n’ont pas connu une amélioration notable, faisant remarquer que 131 Etats n’ont pas enregistré une progression dans la lutte contre la corruption durant la décennie écoulée, dont deux tiers d’entre eux ont obtenu un score de moins de 50 points, ce qui témoigne des taux élevés de corruption dans ces pays.
Le rapport pointe la “stagnation” des efforts de lutte contre la corruption dans le monde et les scores les plus bas dans ce domaine dans les pays qui violent les libertés civiles et enregistrent des atteintes aux droits de l’homme et à la démocratie, ajoutant que de nombreux Etats se sont servis de la pandémie Covid-19 comme un alibi pour justifier “l’inertie” de leurs politiques publiques en matière de lutte contre la corruption.
Dans un communiqué publié à l’occasion de la publication du rapport, l’organisation ” I Watch ” indique que le maintien du même score par la Tunisie vient refléter une ” stagnation ” dans les politiques de l’Etat dans la lutte contre ce phénomène, estimant que la Tunisie n’a pas réussi durant la décennie écoulée à dépasser le seuil de 50 points.
L’organisation estime, par ailleurs, que la suspension des travaux de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et l’immunité juridictionnelle dont bénéficient les décrets-lois présidentiels sont autant de facteurs qui ont contribué à l’effacement du pouvoir de contrôle sur les actes de l’exécutif, même si c’était de manière ” exceptionnelle “, tout comme ils ont abouti au blocage de la redevabilité publique.
Dans le même contexte, elle souligne que la fermeture du siège central de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) a privé de nombreux dénonciateurs, témoins et experts de la protection et du soutien moral contre toute mesure ou représailles, ce qui a amplifié les risques de propagation de la corruption dans le secteur public en particulier.
I Watch ajoute, à cet égard, que le ” laxisme ” dans la lutte contre la corruption au cours de la dernière décennie et “l’incapacité de la justice” à mettre fin à la culture de l’impunité ont conduit à “l’exacerbation des violations des droits de l’homme et à l’affaiblissement de la démocratie”, considérant que l’érosion des droits et libertés et le déclin de la démocratie ont cédé la place à la tyrannie, ce qui contribue à des niveaux élevés de corruption.