Une étude de terrain réalisée par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) sur la pandémie du coronavirus et l’évolution des intentions de migration chez les familles tunisiennes, a démontré que 57,8% des familles tunisiennes interrogées estiment que l’avenir de leurs enfants serait meilleur hors du pays.
Publiée en décembre dernier, l’étude a concerné 7 gouvernorats et un échantillonnage intentionnel de 1400 familles en utilisant le questionnaire comme technique de base.
1406 questionnaires ont été distribués dans 11 délégations tunisiennes, en plus de réalisation d’entretiens semi-directifs auprès de 17 représentants de familles tunisiennes des mêmes zones.
25,3% des Tunisiens ont avoué qu’ils pensent constantemment à quitter le pays, tandis que 14,5% hésitent entre partir ou rester dans le pays. Selon l’étude, les raisons derrière la migration sont multiples dont, notamment, les répercussions de la pandémie de la Covid-19, la situation politique tendue dans le pays, l’échec du modèle de développement dans le pays depuis l’indépendance et l’injustice dans la répartition des richesses.
Le forum a indiqué que l’intention de migration ne se limite pas à une tranche d’âge déterminée mais concerne un grand nombre de Tunisiens, notant que 47% de la tranche d’âge de 18 à 29 ans ans pensent à l’immigration en permanence contre 35% pour les 30 à 39 ans.
Selon l’étude l’idée de la migration est passée d’une volonté individuelle résultant de problèmes conjoncturels ou d’un état de désespoir à une sorte de décision collective prise indirectement par un groupe d’acteurs qui ne sont pas nécessairement d’accord sur les causes de la crise, mais qui sont convaincus de l’absence de solutions.
Selon l’étude, la France et l’Italie restent les destinations d’immigration préférées des Tunisiens, suivies de l’Allemagne et du Canada et dans une moindre mesure des pays scandinaves et de l’Amérique.