Les exportateurs tunisiens sur l’Algérie ont été surpris par l’annonce faite par le CEPEX il y a quelques jours (annonce reprise largement par les médias), sur la décision des autorités algériennes d’exonérer des droits de douane tous les produits tunisiens, et ce en application de l’accord de la Grande zone-arabe de libre-échange (GZALE) signée par 19 des 22 pays arabes et entrée (théoriquement ) en vigueur en 2005.
En réalité, les produits tunisiens étaient bel et bien, avant 2022, exonérés de droits de douane, mais certains de nos produits étaient soumis, depuis avril 2019, à une taxe : le Droit additionnel provisoire de sauvegarde « DAPS ». Une taxe généralement comprise entre 30 et 60%, et qui peut atteindre 200% de la valeur de la marchandise pour certaines positions tarifaires.
En janvier 2022, et suite à l’examen des demandes de « protection du produit local » reçues par les ministères du Commerce, de l’Industrie et de l’Agriculture algériens, la liste des produits soumis au DAPS a été revue et comprend désormais 2 608 produits au lieu de 992 produits listés initialement.
Cette nouvelle liste concerne les biens et marchandises importés de pays qui n’ont pas de convention commerciale préférentielle avec l’Algérie, en plus de 141 clauses tarifaires douanières concernant des biens ou marchandises importés de pays avec lesquels l’Algérie a des conventions commerciales préférentielles dont : l’Union européenne (UE), la Zone de libre-échange arabe (GZALE) et la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).
Ainsi, et dans les faits, des produits tunisiens qui étaient exonérés des droits de douane et du DAPS sont désormais exonérés toujours des DD mais soumis au DAPS à des taux de 30 à 60%.
Exemple : Produits d’emballage – Articles d’habillement – Meubles.
Cela sera FATAL pour l’exportation de nos produits sur l’Algérie.
Entre temps, on fait des annonces dont je ne comprends pas l’objectif (à moins qu’il s’agisse d’une ignorance du terrain), et on se suffit à mendier de l’argent auprès de notre voisin pour boucler nos fins de mois et payer les salaires.
Notre diplomatie ferait mieux de défendre nos exportations en demandant à nos frères algériens (avec lesquels nous sommes censés avoir conclu dernièrement une liste de « conventions de collaboration et de complémentarité ») de nous exonérer d’une telle mesure plus que pénalisante.
Révoltant !